Selon The Telegraph, le Royaume-Uni a prévu d'annoncer, dimanche, des sanctions visant l'Iran, après qu'un pétrolier britannique a été arraisonné dans le détroit d'Ormuz. Téhéran appelle Londres à contenir ses "forces politiques internes".
Le gouvernement britannique prépare des mesures visant à sanctionner l'Iran, après que les Gardiens de la révolution ont arraisonné, vendredi, un pétrolier britannique, a rapporté, samedi 20 juillet, le Daily Telegraph.
D'après le journal, le ministre des Affaires étrangères Jeremy Hunt a prévu d'annoncer, dimanche, des mesures diplomatiques et économiques visant Téhéran en réponse à l'incident.
Londres pourrait en outre inciter les Nations unies et l'Union européenne à accepter la réinstauration des sanctions contre l'Iran, qui ont été levées dans le cadre de l'accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien.
"Le gouvernement, à Londres, doit contenir les forces politiques intérieures"
De son côté, l'Iran a conjuré le Royaume-Uni de contenir ses "forces politiques internes" qui, selon lui, recherchent une escalade des tensions entre Londres et Téhéran, a déclaré, dimanche 21 juillet, l'ambassadeur d'Iran à Londres.
"Le gouvernement, à Londres, doit contenir les forces politiques intérieures qui souhaitent une escalade de la tension entre l'Iran et le Royaume-Uni, bien au-delà de la question des navires. C'est plutôt dangereux et imprudent, au moment où la région traverse une passe délicate", a écrit sur Twitter Hamid Baeidinejad. Il a en outre assuré que "l'Iran [était] déterminé et prêt pour différents cas de figure".
Le directeur de l'Organisation portuaire et maritime de la province d'Hormozgan, Allahmorad Afifipour, a par ailleurs déclaré, dimanche, à la télévision publique iranienne, que les 23 membres d'équipage du pétrolier, arraisonné vendredi par les Gardiens de la révolution, le Stena Impero, étaient tous en bonne santé.
"Nous devons, en vertu des réglementations, enquêter sur l'affaire [de "non-respect du code maritime international", NDLR]. La durée de l'enquête va dépendre du degré de coopération des parties concernées", a-t-il ajouté.
Dimanche, un montage audio diffusé par la compagnie de sécurité maritime, Dryad Global, authentifié par le ministère britannique de la Défense, revalait les échanges radio entre les forces iraniennes et le pétrolier, peu avant son arraisonnement.
Le pétrolier sommé de changer de cap
"Si vous obéissez, vous serez en sécurité, changez votre cap immédiatement", ordonnaient les Gardiens de la révolution iranien au pétrolier britannique.
De son côté, la frégate britannique a adressé un message au tanker lui rappelant qu’il n’a pas à obéir aux forces maritimes iraniennes puisqu’il navigue dans détroit international. "Votre passage, en vertu du droit international, ne doit pas être perturbé, entravé, bloqué ou freiné".
Dans un communiqué publié dimanche, Erik Hanell, le PDG de la compagnie Stena Bulk à qui appartient le pétrolier, a annoncé dimanche avoir demandé aux autorités du port de Bandar Abbas la permission de visiter l’équipage retenu en Iran.
"La demande a été acceptée, mais nous attendons une réponse formelle, a-t-il indiqué. En attendant, nous continuerons à coopérer et à assurer la liaison avec toutes les autorités compétentes."
Avec AFP et Reuters
Des gardes de la révolution iraniens en train de patrouiller autour du pétrolier Stena Impero, battant pavillon britannique, alors qu'il est ancré au large de la ville portuaire iranienne de Bandar Abbas, le 21 juillet 2019. Hasan Shirvani, Mizan News Agency, AFP