Louis Abonouan, porte-parole du G25 :«Il n’y a aucun problème à la candidature unique»

  • 28/12/2013
  • Source : Nord-Sud
Le député Pdci de Botro, Louis Abonouan, poursuit la promotion de la candidature des houphouétistes pour l’élection présidentielle de 2015. L’ensemble des parlementaires proches du pouvoir adhèrent, selon lui, à l’idée.

Vous faites campagne pour la candidature unique au sein du Rhdp ! N’est-ce pas trop tôt?
Pas du tout, car selon le vieil adage « qui remet à demain trouve malheur en chemin ». Nous voulons ainsi crever l’abcès avant les joutes électorales.

Ce groupe a sûrement une histoire. Peut-on la connaître ?
Oui, au vu de tout ce que le président fait depuis qu’il est au pouvoir, nombre de personnes ont commencé à s’interroger sur ce qu’il fallait faire. Et les visites d’Etat ont fini de convaincre les uns et les autres sur la pertinence de cette action. Nous nous sommes retrouvés comme un seul homme pour appeler à une candidature unique au sein du Rhdp en faveur de M. Ouattara.

Qu’est-ce qui a motivé cette action?
Je répète que c’est au vu du travail abattu par le président Ouattara en si peu de temps. Cela remet en cause la plateforme qui a prévalu au sein du Rhdp pendant les élections présidentielles de 2010.

Ne tient-elle plus la route ?
A mon sens non ! Je dis bien qu’elle ne tient plus la route parce que le contexte a changé. En 2010, tous ces partis étaient dans l’opposition. Un adage dit qu’ »il faut éviter de mettre tous ses œufs dans le même panier ». La stratégie a été d’aller en rangs dispersés pour ensuite se regrouper. C’est seulement à ce niveau que ça a payé. Maintenant, nous sommes au pouvoir, tous ces partis sont dans le gouvernement.

C’est une co-gestion du pouvoir. Ces partis sont solidaires de l’action qui est en train d’être posée. On ne peut plus dire qu’on va aller en rangs dispersés, si ce n’est prendre le risque de s’auto-flageller ou se faire hara-kiri, parce que ce qui est en train d’être fait est porté certes par le président Alassane Ouattara, mais c’est avec toute l’équipe du Rhdp. Nous pensons qu’il vaut mieux gagner ces élections dès le premier tour avec un candidat unique, en la personne du président Ouattara.

Le président Henri Konan Bédié pose certaines conditions, n’est-ce pas une réserve vis-à-vis de cette candidature unique?
Non, pas du tout. Vous savez que cela ne date pas d’aujourd’hui. Le Pdci a déjà fait plusieurs rencontres au niveau du bureau politique, avant même son douzième congrès. Au cours de ces rencontres, il a été diagnostiqué des dysfonctionnements au sein du Rhdp, et le bureau politique a demandé des réglages.

Et quand le président parle de conditions à voir, il s’agit de ces réglages, pour le bon fonctionnement de la famille. Mais pas pour bloquer la candidature unique. D’ailleurs, le président Bédié a été le premier à lancer, depuis Paris qu’on ne change pas une équipe qui gagne. Donc nous sommes en train de traduire en actes cette pensée forte du président Bédié.

Le congrès du Pdci a décidé de présenter un candidat à la présidentielle de 2015. Et celui-ci sera désigné au cours d’une convention. N’est-ce pas s’opposer à cette idée retenue pas vos assises?
Le congrès souverain a posé le principe que le Pdci ait son candidat en 2015. Maintenant la convention à venir va choisir ce candidat-là. Il n’y a pas de contradiction avec ce que nous sommes en train de faire. Le candidat unique que nous prônons sera aussi celui du Pdci, car ce parti est membre du Rhdp.

A quelles conditions pensez-vous que le Pdci peut-il accepter une candidature unique?
Le Pdci-Rda est un parti de paix qui revendique la paternité de ce pays. Sans être le président Bédié, sans être le porte-parole du Pdci, sans être le secrétaire exécutif, Maurice Kakou Guikahué, je peux vous dire qu’il y a une condition qui n’est pas négociable au Pdci, c’est la paix. Ce qui a trait à la politique est réservé au président Bédié. Il nous a dit que le moment venu, il parlera avec son jeune frère. Sinon, pour la candidature unique, je vous dis, qu’il n’y a aucun problème.

Des voix laissent entendre qu’une candidature unique n’est pas la solution au Rhdp. Vous ne l’ignorez pas…
Sachez que l’unanimisme n’existe pas dans ce monde. Mais en démocratie, c’est la majorité qui l’emporte toujours.

Vous ne pouvez pas nous dire qu’avec 25 députés vous êtes majoritaires.
Non, mais justement, il faut peut-être vous détromper. Je l’ai toujours dit, c’est juste un chiffre non seulement pour former un bureau, mais ensuite, le chiffre 25 fait allusion au chiffre 7. La décomposition donne bien 7. 5+2 donne 7. Quand on veut agir, on prend soin de voir un certain nombre d’aspects pour notamment le nom qu’on veut trouver. Le G7 a existé. Le chiffre 7 est le chiffre parfait.

Vous êtes 25 députés portés par une base qui reste majoritaire. Elle n’a pas encore décidé. Vous ne pouvez pas vous déclarer majoritaires…
Je suis en train de vous dire que notre travail à nous, c’est de faire en sorte que cette idée soit majoritaire. Donc le noyau de 25 fait campagne. Et aujourd’hui, nous sommes 127 députés inscrits sur les fiches que nous avons déposées et il y a tous les groupes parlementaires. L’Assemblée nationale compte 255 députés et je dois vous dire que, chaque jour que Dieu fait, il y a de nouvelles inscriptions. Nous sommes sur la bonne voie ; nous tenons le bon bout. Notre idée fait son chemin. Les partis du Rhdp nous ont pratiquement tous rejoints.
 
Réalisée par Bidi Ignace et Parfait Tadjau, Coll : TBO