Du 1er janvier au 30 mars 2019, ce sont au total 59,325 tonnes (t) de produits contrefaits d'une valeur de 163 070 010 fcfa qui ont été saisis par le Comité national de lutte contre la contrefaçon (Cnlc). L'information a été donnée au cours d'une session d'informations organisée par la Chambre de commerce européenne en Côte d'Ivoire (Eurcham), mercredi 15 2019, à Abidjan-Plateau, à l'attention de ses adhérents.
Eurocham a organisé une rencontre sur le thème : «La contrefaçon, un danger pour les entreprises en Côte d'Ivoire».
A cette occasion, Michel N'zi, président du Cnlc et ses collaborateurs, ont fait le point de la lutte menée contre les produits de contrefaçon au titre des trois premiers mois de l'année en cours. L'on a pu se rendre compte, en ce qui concerne la période sus-mentionnée, que l'huile de marque Mink est en tête en matière de tonnage avec 52,100 t représentant en valeur 31,260 millions de fcfa. Il y a ensuite l'eau minérale, (3,941 t), les boissons alcoolisées Strike Dosette (30,2 millions de fcfa), des tronçonneuses (86 millions de fcfa), des dentifrices (4,304 millions de fcfa), des spiritueux (10,353 millions de fcfa).
En outre, si l'on prend en compte les saisies opérées depuis le démarrage effectif des activités du Cnlc, soit d'avril 2016 à décembre 2018, l'on dénombre 50 t de médicaments contrefaits d'une valeur de 2 milliards fcfa, 321 balles de pagnes (211 millions fcfa), 10 000 cartouches d'encre (350 millions fcfa), 5 000 CD estimés à 5 millions fcfa. A cela, il faut y ajouter 4 800 bouteilles de spiritueux (52 millions fcfa), du lait, des pulvérisateurs, de la confiserie, des sardines, des rouleaux de fils électriques, etc.
Si le phénomène de la contrefaçon est devenu préoccupant, le gouvernement ne reste pas non plus les bras croisés, à en croire, Michel N'zi. C'est ce qui justifie la création du Cnlc qui est l'organe chargé d'exécuter la vision du gouvernement en matière de lutte contre les produits contrefaits. «Le Cnlc a pour mission de lutter contre la contrefaçon et le piratage (protection des droits de propriété intellectuelle), dans les opérations d'importation, d'exportation et de commercialisation de biens et services», a souligné l'équipe du Cnlc conduite par son président Michel N'zi. Cela, parce que le gouvernement a pris la pleine mesure de ce que la contrefaçon est autant un danger pour l’État que pour les entreprises, victimes directes.
Les responsables du Cnlc ont énuméré, entre autres préjudices causés aux entreprises, des pertes financières, un recul de parts de marché, une limitation des efforts en matière de recherche, de développement et d'innovation, la baisse de notoriété. En ce qui concerne l'Etat, la contrefaçon, a-t-on été informé, conduit à un recul de l'investissement public, occasionne des pertes d'emplois et des licenciements, menace la sécurité et la santé des consommateurs, fragilise l'économie nationale.
Faut-il le souligner, l'idée de cette session de formation, à en croire les propos de Mme N'gouan Estelle Epse Yenan, chargée de commissions à Eurocham, a été suscitée par les chefs d'entreprises membres, qui semblent être préoccupés par le phénomène. Ces derniers, en effet, souhaitaient être mieux renseignés sur les actions entreprises par le gouvernement pour contrer cette situation, mais aussi, appréhender nettement le rôle qu'ils peuvent jouer pour appuyer l'entité étatique.
Elysée LATH
Les membres d'Eurocham ont été instruits sur les actions de lutte contre la contrefaçon.