Le ministère de la Salubrité publique, de l’environnement et du développement durable a pris, à bras le corps, la lutte contre les végétaux aquatiques envahissants qui polluent, chaque année, le plan lagunaire d’Abidjan.
Depuis trois semaines, le watermaster, l’engin qui dépollue la baie lagunaire, avec l’appui des piroguiers de Bassam, nettoient la zone de production de ces végétaux sauvages, notamment à Moossou et Ebra. Hier, le directeur du Centre ivoirien anti-pollution (Ciapol), le colonel Dibi Niagne Martin, a visité le site de Moossou pour se rendre compte de l’avancement des travaux : « Ces végétaux aquatiques poussent dans les poches du fleuve Comoé.
Lorsqu’il y a la crue, ils se détachent des zones de leur site de production et ils passent par Moossou pour atteindre Abidjan. Moossou est la zone de transit et on se met ici pour les capter, et les empêcher d’arriver à Abidjan. Nous avons mis notre stratégie de lutte à Moossou et à Ebra, deux points de passage obligé de ces végétaux ». Pour le chargé de lutte de la direction du Ciapol, Mahan Josias, ces végétaux ont été introduits par les colons: « Il y a trois espèces.
La première espèce est Eichhornia crassipes (Jacinthe d’eau douce), Echinocloa pyramidalis (Roseaux) et listia stratiotes (salade d’eau douce). Pour la Jacinthe, l’origine, c’est le Brésil. Elle a été introduite en Côte d’Ivoire comme plante ornementale par les colons. Mais au Brésil, il y a un type d’insecte qui se nourrit spécialement de ces plantes.
Ce qui fait qu’il ne peut avoir d’explosion, d’envahissement. En transférant ces plantes ici sans leurs ennemis naturels, cela a créé leur développement dans notre pays ». C’est donc la destruction de ces végétaux sur leur site de production, depuis octobre, qui fait que les lagunes à Abidjan ne connaissent pas de pollutions de ces végétaux envahissants.
François Konan
Lutte contre la pollution des lagunes à Abidjan : les végétaux aquatiques envahissants détruits à Moossou et Ebra - Photo à titre d'illustration