Le leader nord-coréen Kim Jong-un a affirmé samedi que son but de détenir l’arme nucléaire était presque atteint. L’ONU avait pourtant dénoncé, la veille, les actes “scandaleux” et “hautement provocateurs” de Pyongyang.
Des déclarations qui résonnent comme une énième provocation verbale : à peine quelques heures après la "ferme" condamnation par les Nations unies d’un tir de missile nord-coréen, Kim Jong-Un a affirmé samedi 16 septembre être proche de détenir l'arme nucléaire. Le dirigeant dit vouloir atteindre "un équilibre des forces" avec les États-Unis.
"Le but final est (...) de faire en sorte que les dirigeants américains n'osent même plus envisager une option militaire contre la République populaire démocratique de Corée", a insisté le leader nord-coréen, cité par l'agence locale KCNA, semblant ignorer la colère affichée vendredi après-midi par les Nations unies.
Après le tir de missile à portée intermédiaire au-dessus du Japon vendredi matin par Pyongyang, le Conseil de sécurité s'est, en effet, réuni en urgence à New York, à huis clos. Dans un communiqué, ce dernier a fustigé les "actes scandaleux" et "hautement provocateurs" de la Corée du Nord.
Des missiles nucléaires d’ici 3 à 5 ans
Pas question cependant pour Kim Jong-Un d'interrompre son programme balistique et nucléaire. Le dirigeant nord-coréen a ainsi estimé auprès de KCNA que ce tir d'un missile Hwasong-12 vendredi matin avait été un succès et avait permis d'augmenter les "capacités nucléaires militaires" de son pays. "Nous devons clairement montrer à ces grandes puissances nationalistes comment notre pays a atteint son objectif de disposer de l'arme nucléaire, et ce malgré leurs sanctions illimitées et leur blocus", a-t-il martelé.
S'il estime "irréaliste pour la Corée du Nord d'atteindre l'équilibre nucléaire avec les États-Unis", Yang Uk, analyste auprès du Forum sud-coréen de la Défense et de la sécurité, a cependant souligné auprès de l'AFP "les progrès rapides du programme nucléaire" de Pyongyang.
"Le dernier tir, apparemment fait depuis un pas de tir mobile, signifie que désormais le Nord est capable de déployer son missile Hwasong-12 dans le cadre de combats", a-t-il souligné. "Et d'ici trois à cinq ans, la Corée du Nord devrait être capable d'avoir des missiles nucléaires comme force de dissuasion".
Macron et Poutine appellent aux négociations
Après le test nucléaire du 3 septembre d'une bombe H suffisamment miniaturisée pour équiper un missile, selon Pyongyang, le Conseil de sécurité de l'ONU a voté à l'unanimité lundi un huitième train de sanctions économiques frappant la Corée du Nord. Cette fois-ci la communauté internationale a opté pour une limitation des exportations de pétrole et de produits raffinés vers le Nord de la péninsule, et l'interdiction des achats de textile nord-coréen.
Vendredi, les présidents russe Vladimir Poutine et français Emmanuel Macron ont appelé à des "négociations directes" avec Pyongyang, soulignant la "nécessité de résoudre cette situation extrêmement compliquée exclusivement par des moyens politiques et diplomatiques".
Les discussions entre Pyongyang et cinq grandes puissances - États-Unis, Chine, Japon, Russie et Corée du Sud -, entamées en 2003, sont gelées depuis 2008.
Avec AFP
© AFP / KCNA VIA KNS | Photo non datée et diffusée par l'agence de communication gouvernementale nord-coréenne montrant Kim Jong-un, au centre.