Chères Ivoiriennes, chers Ivoiriens,Depuis 1996, la Côte d’Ivoire célèbre la journée de la paix le 15 novembre. A LIDER, nous pensons qu’il faut aller au-delà des incantations et des futilités qui accompagnent généralement cette journée et en profiter pour faire une introspection sans fard de nos comportements.
Nous proclamons la paix, mais nous avons des attitudes qui nous en éloignent un peu plus chaque jour. Nous nous battons, nous nous haïssons, nous nous insultons, non pas parce que nous avons des raisons profondes et sérieuses de le faire, mais parce que des hommes politiques, pour satisfaire leur avidité personnelle de pouvoir, qui leur permettra de s’enrichir, ainsi que leurs familles et leurs amis, nous instrumentalisent à cet effet.
Si Ouattara aimait la paix, il n’aurait jamais envoyé l’armée française bombarder et tuer des milliers d’Ivoiriens pour prendre le pouvoir. Si Gbagbo aimait la paix, il ne se serait jamais accroché au fauteuil présidentiel, provoquant la mort de milliers de personnes. Si Bédié aimait la paix, il n’aurait jamais créé l’ivoirité ou accepté de cautionner les tueries organisées à l’encontre des populations par les milices meurtrières de Ouattara et Soro.
Les dirigeants successifs de Côte d’Ivoire ont tous pratiqué une culture de l’impunité qui a favorisé les excès destructeurs. Dans notre pays, quand tu voles un téléphone portable ou un régime de bananes, tu finis en prison, mais quand tu tues quelqu’un, quand tu ordonnes et planifies l’assassinat de personnes pour des raisons électorales ou quand tu détournes des milliards de fcfa de fonds publics, rien ne t’arrive. Au contraire, tu es promu, protégé et ta vie s’améliore.
Regardons la vérité en face : Les hommes politiques nous ont manipulés, mais nous les avons laissé faire. Par paresse intellectuelle, par réflexe tribal, par appât du gain, nous nous sommes rendus complices de l’état de dévastation dans lequel se trouve notre pays, qui affecte négativement notre quotidien et plombe durablement notre futur. Nos comportements sont à l’opposé de la paix que nous avons tout le temps dans nos bouches, mais jamais dans nos cœurs.
A LIDER, nous n’avons malheureusement pas encore les moyens de nous offrir un journal, mais avec l’aide de nos militants et sympathisants, nous comptons y arriver bientôt. En attendant, je réitère une proposition que nous avions faite aux différents acteurs politiques Rhdp et Lmp il y a plus d’un an déjà, en présence des représentants de l’Onuci : Pendant ne serait-ce que deux semaines, chaque jour, assurez-vous que vos journaux et médias respectifs mettent à leur Une des propos cordiaux, des articles courtois, des reportages laudateurs à l’endroit du camp adverse.
La paix ne devrait pas être célébrée par un jour férié en Côte d’Ivoire. La paix devrait être dans nos têtes, dans nos vies, dans nos attitudes quotidiennes. Quand nous aurons fait la réforme foncière, quand nous aurons mis fin au régime présidentiel, quand nous aurons mis en place le cadre régulateur qui facilite la création d’entreprises et donc d’emplois, quand nous aurons compris que le programme de LIDER permet de lutter contre le seul ennemi qui vaille la peine d’être combattu – la pauvreté –, alors il sera évident pour tout le monde que nous n’avons pas besoin de festivités particulières pour la paix. Alors, nous pourrons aller travailler normalement le 15 novembre, parce que nous serons enfin devenus des citoyens paisibles dans une nation apaisée.
Que la Liberté soit avec vous. Ensemble nous réussirons.
Mamadou Koulibaly Président de Liberté et Démocratie pour la République
Mamadou Koulibaly:" Si Ouattara aimait la paix, il n’aurait jamais envoyé l’armée française tuer des ivoiriens pour prendre le pouvoir" - Photo à titre d'illustration