Contrairement aux apparences, Sébastien Dano Djédjé a bien le profil du parfait parrain pour les assaillants qui manœuvrent pour déstabiliser les institutions de la République. De bonne source, les fins limiers de la police nationale ont décidé de suivre de près les faits et gestes de l’ancien ministre de la Réconciliation, chez qui, il a été découvert, la semaine dernière, plusieurs munitions de kalach.
Selon le récit fait aux policiers du commissariat du 35ème arrondissement, les munitions auraient été découverts par son jardinier, lorsque celui-ci s’attelait à tondre le gazon de la résidence du cadre du Front populaire ivoirien (Fpi).
La découverte aurait été faite, toujours selon le pharmacien, le 14 octobre dernier. « Je suis un citoyen respectueux des institutions de la République. J’ai estimé qu’une telle découverte chez moi doit être portée à la connaissance des autorités compétentes. C’est ce que j’ai fait », a confié l’ancien ministre à l’organe officiel de son parti, après s’être rendu au commissariat de police. Mais, 48 heures après, la Direction de la surveillance du territoire (Dst), saisie, a décidé de voir plus clair dans cette affaire.
C’est que, durant la crise postélectorale, plusieurs cadres de l’ancien régime ont transformé leurs résidences en camp militaire, pour soutenir le hold-up électoral que l’ancien président, Laurent Gbagbo, tentait d’opérer. Et, selon plusieurs témoignages concordants, l’ancien ministre de la Réconciliation n’aurait pas dérogé à la règle. Sa résidence, à la Riviera-Palmeraie, aurait servi de gîte aux miliciens qui ont tout fait pour sauver l’ancien régime frontiste. Autant dire donc que les enquêteurs ont quelque peu été intrigués par la démarche de Sébastien Dano Djédjé. Ne s’est-il pas empressé d’alerter le 35ème arrondissement pour éviter que les regards suspicieux ne se tournent vers lui ? Sans doute, puisqu’au-delà de la crise postélectorale, des fins limiers de la police nationale sont persuadés qu’à cause de la pression, les frontistes ont dû changer de ‘’chef d’orchestre’’.
Avant son interpellation, il y a plus d’un an, c’est l’ancien ministre des Ressources animales, Alphonse Douaty, qui était présenté comme le relais, sur place, du financier des manœuvres de déstabilisation. Après son interpellation, il fallait lui trouver un remplaçant. Et manifestement, avec son apparence calme, Sébastien Dano Djédjé est apparu comme l’homme qu’il faut pour ce poste éminemment stratégique. Les enquêteurs pensent donc qu’il aurait quelque chose à voir avec les attaques qui devaient avoir lieu ces derniers jours, notamment celle qui devait partir d’Agboville.
Ce qui renforce la conviction de ces enquêteurs, c’est la voie du radicalisme dans laquelle l’ancien ministre de la Réconciliation s’est engagé, depuis peu. Outre son discours devenu poignant, on se rappelle qu’il a été aux avant-postes, dans la bataille contre la visite de Guillaume Soro dans la région du Gôh. Il s’était vertement opposé à cette visite, faisant des mises en garde, proférant des menaces contre le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire.
Prudents, les enquêteurs veulent s’assurer que cette affaire de munitions découvertes à sa résidence ne cache pas un coup plus gros de la part des frontistes.
Manœuvre de déstabilisation: Dano Djédjé, le parrain des assaillants ? - Photo à titre d'illustration