La situation des jeunes dans les entreprises ivoiriennes n’est vraiment pas reluisante. La révélation a été faite, le vendredi 24 mars dernier, par Dr. Eric Kouassi, enseignant-chercheur en économie à l’Institut universitaire d’Abidjan (Iua).
C’était en marge d’une communication portant sur : « L’économie sociale de marché : quelle réalité recouvre ce concept ? Quelle opportunité pour le développement de la Côte d’Ivoire» qu’il a prononcée à l’occasion d’un séminaire de formation organisé par la Fondation Konrad Adenauer à l’intention des jeunes du District autonome d’Abidjan dans un complexe hôtelier de la ville de Gagnoa.
« Concernant le chômage des jeunes, il est vrai que du point de vue officiel, on nous annonce des chiffres assez faibles. Mais ce qu’il est bon de savoir, c’est que ces statistiques ne prennent pas en compte la masse des jeunes qui sont en sous-emploi et pour lesquels, il n’existe pas d’inspection» a-t-il déclaré. Dr Eric Kouassi pour étayer sa réflexion s’est, appuyé sur le quotidien des jeunes en stage dans les entreprises. « Il y a des jeunes qui effectuent des stages dans des sociétés où ils passent plus de 6 mois. C'est-à-dire, ils font trois mois et ils renouvellent une fois. Bien que ce délai soit dépassé, ces jeunes sont toujours traités comme des stagiaires avec une simple allocation de transport. Malheureusement, nous n’avons pas d’inspection de travail en mesure d’avoir un regard sur cette triste réalité», a-t-il déploré.
Avant de proposer l’économie sociale du marché comme une solution au désordre qui règne sur le marché des affaires en Côte d’Ivoire. «Certains vous diront que, si l’on commence à être regardant sur cette plaie, les entreprises vont refuser d’embaucher. Mais je pense qu’il faut d’abord résoudre cette question parce qu’on ne fait pas du bien en acceptant des jeunes en entreprise, qui finalement ne peuvent pas se payer une maison », a-t-il dénoncé.
C’est en cela qu’il estime que l’économie sociale du marché peut aider à rétablir l’ordre qui n’existe pas en Côte d’Ivoire au niveau de la régulation de l’activité économique où des acteurs publics sont en concurrence avec ceux du privé. L’enseignant-chercheur, soucieux du développement de la Côte d’Ivoire a enfin invité l’Etat et ses acteurs à respecter les textes dans le but de l’amélioration de l’environnement des affaires. Mais surtout de jouer franc jeux pour que le secteur privé demeure dans le rôle qui lui ait assigné.
Doumbia Namory
Correspondant permanent dans le Goh
Photo à titre d'illustration:DR