Un ressortissant ivoirien a trouvé la mort mercredi en marge de l’opération d’évacuation de subsahariens qui occupent illégalement des appartements à Tanger.
Grièvement blessé à Tanger suite à une agression à l'aide d'un objet tranchant, le ressortissant ivoirien (28 ans) a succombé à ses blessures après son transfert à l'hôpital provincial, selon les autorités locales.
Lors de l'opération d'évacuation des émigrés subsahariens qui occupaient illégalement des appartements au quartier Al Irfane à Tanger, un immigré d'origine subsaharienne s'est présenté auprès des autorités locales pour les informer qu'une personne a été grièvement blessée dans la cour d'un immeuble situé loin des lieux de l'intervention, soulignent les mêmes sources.
Une fois sur les lieux, les autorités locales ont procédé à l'évacuation d'un immigré grièvement blessé à l'aide d'un objet tranchant vers l'hôpital provincial de Tanger où il a rendu l'âme, précise-t-on.
Une enquête a été ouverte sur cette affaire et il a été procédé à l'audition de la personne ayant avisé les autorités ainsi que des témoins sous la supervision du parquet général compétent,
Quelque 85 appartements occupés illégalement par près de 400 migrants originaires d'Afrique subsaharienne au quartier Al Irfane à Tanger, ont été évacués dans des conditions normales lors d'une opération lancée tôt mercredi.
Selon le ministère de l'Intérieur, la perquisition des appartements évacués a permis la saisie de canots pneumatiques, de moteurs et des rames utilisés dans les opérations d'émigration clandestine vers l'autre rive de la Méditerranée, ajoute un communiqué du ministère.
Les migrants avaient été auparavant sommés, par les autorités locales de la wilaya de Tanger, d'évacuer les appartements qu'ils occupaient illégalement.
A noter que le quartier populaire El Irfane connait régulièrement des tensions et des échauffourées entre les habitants et les clandestins africains accusés de squatter des appartements vides, et de contribuer au climat d'insécurité qui règne dans ce quartier chaud de la périphérie.
Confronté à un afflux migratoire, le Maroc a entrepris l'an dernier une opération de régularisation d'environ 20.000 migrants sur les quelque 30.000 qui se trouveraient sur son sol.
Un décès et deux versions
Selon le site
Yabiladi.com, à Tanger, deux versions diamétralement opposées tentent d’expliquer le drame, quatrième du genre touchant un immigré résident au district de Boukhalef.
La première avance l’hypothèse d’une agression par arme blanche contre l’Ivoirien, ajoutant que la victime a été trouvée baignant dans son sang non loin des immeubles où les forces de l’ordre délogeaient les squatteurs. Malgré son transport vers les services des urgences de l’hôpital Mohammed VI pour arrêter l’hémorragie, il a succombé à ses blessures.
En revanche une autre version privilégie la piste du suicide, soulignant que le Subsaharien s’est jeté du troisième étage d’un immeuble afin de fuir, semble-t-il, l’arrivée des policiers.
Une source présente sur place déclare à Yabiladi que l’incident s’est produit loin du champ d’action des éléments des forces de l’ordre, venus en masse pour parer à toute forme de protestation de la part des immigrés. « Leur nombre a dépassé 1000 agents », précise la même source.
Avec APA
Photo:Mélinda Lamia Mrini / Opération d'évacuation de migrants du quartier Boukhalef