Trois quotidiens "bleus", proches de l'ancien régime Gbagbo, dont Le Temps, Le Nouveau courrier et Le Quotidien d'Abidjan ont été suspendus, pour trois parutions, par le Conseil National de la Presse (CNP) pour "avoir fait peser une menace sur le processus électoral en cours"
"Dans leurs éditions du 21 octobre 2015, les quotidiens Le Temps et Le Quotidien d’Abidjan de même que le quotidien Le Nouveau Courrier, en son édition du 22 octobre 2015, ont publié une affiche électorale du candidat Mamadou KOULIBALY, renfermant des accusations à l’encontre des Institutions de la République et la Commission électorale indépendante (CEI), sans qu’elles soient corroborées de preuve susceptible de permettre au lecteur d’en apprécier la teneur" indique une note du conseil transmise à Lebabi.net.
Le CNP reproche aux journaux d'avoir publié une affiche de l'ancien président de l'Assemblée nationale Mamadou Koulibaly, sur laquelle on pouvait lire notamment: "l'heure est arrivée / Osons dire non aux élections truquées...Commission électorale inféodée...".
Pour le CNP, les journaux auraient dû, conformément "aux dispositions de l’article 4 du Code de déontologie, recouper les informations contenues dans ce message électoral avant leur publication."
"En s’abstenant d’observer cette démarche professionnelle, ils ont confondu leur rôle avec celui de publicitaire ou de propagandiste, portant ainsi atteinte à la cohésion sociale et faisant peser une réelle menace sur le processus électoral en cours" soutient l'organe de régulation.
Ainsi donc, délibérant en ses septième et huitième sessions extraordinaires 2015, le Conseil n’a eu d’autre choix que de suspendre pour trois (3) parutions, les quotidiens Le Temps, Le Quotidien d’Abidjan et Le Nouveau Courrier.
"Les entreprises de presse Régie Cyclone, Aymar Group et Avenir Medias Sarl éditrices respectives des quotidiens Le Temps, Le Quotidien d’Abidjan et Le Nouveau Courrier disposent chacune en qui la concerne, d’un délai de trente (30) jours pour exercer un recours devant la Chambre Administrative de la Cour suprême" précise la note.
"Nous ne sommes pas surpris" par cette décision, parce que nous "étions dans le viseur du CNP", a réagi Yacouba Gbané, le directeur de publication du Temps à l'AFP, dénonçant "un harcèlement".
Candidat à la présidentielle, M. Koulibaly s'est retiré de la course quelques jours avant le démarrage de la campagne électorale en dénonçant l'organisation des élections et en appelant au boycott de celles-ci.
L'ex-ministre des Affaires étrangères, Essy Amara a lui aussi retiré sa candidature avant de se décider ce mercredi a également appelé au boycott d'une élection "gadget", laissant le nombre de candidats à huit.
La campagne électorale prend fin ce vendredi à minuit. Les voiriens sont appelés à élire leur nouveau président ce dimanche.
Ahopol
Photo à titre d'illustration:Lebabi.net / Un kiosque à journaux