Une conférence internationale sur l’industrie et le marketing du sport, SportAccord, s’est déroulée à Bangkok, la capitale thaïlandaise, la semaine dernière. L’un des thèmes dominants a été l’impact des technologies numériques sur le marketing du sport, mais aussi sur la manière dont les médias couvrent les événements sportifs. A la lumière des débats, l’évolution de la couverture des événements sportifs est décrite comme révolutionnaire ces dernières années.
Le tournant ? Les Jeux olympiques de Londres en 2012. Lors des JO d’hiver à Turin en 2006, par exemple, aucune de la trentaine de salles de presse n’était équipée d'Internet. Les journalistes et les photographes devaient envoyer reportages et photos par leurs propres moyens, avec des coûts importants.
A Londres, en 2012, tous les bâtiments du site olympique, toutes les salles de presse étaient équipées en wifi. A Londres, aussi, les réseaux sociaux ont été la source de plus de la moitié des reportages. C’est le moment où les pages Facebook et les comptes twitter des athlètes ont commencé à devenir des sources d’information.
La tendance n’a fait que s’amplifier depuis. Lors des JO d’hiver de Sotchi en 2014, pour la première fois, plus de gens ont suivi les événements sportifs sur Internet et les réseaux sociaux qu’à la télévision et dans les journaux. Cela paraît presque banal de le dire aujourd’hui, mais ce tournant est intervenu il y a juste quatre ans.
Les choix dictés par les consommateurs
Les technologies numériques ont aussi modifié la manière de cibler les publics et les changements ont été aussi considérables. Les personnes en charge de la diffusion des événements sportifs savent qu’elles doivent maintenant être présentes sur toutes les plateformes, qu’il s’agisse de Facebook, Twitter, Instagram, YouTube ou même les applications de messageries. Et le contenu doit être adapté à chaque plateforme.
Ainsi, le directeur pour les contenus numériques à la Fédération internationale de basketball (Fiba), Mostasem El Bawab expliquait lors de cette conférence qu’auparavant, un match de basket donnait l’occasion de diffuser trois clips vidéo. Désormais, c’est plus de 700 clips agrémentés de graphiques qui sont délivrés sur toute la gamme des plateformes.
Et ces clips sont précisément calibrés sur les attentes des utilisateurs de chacune de cette plateforme. Pour dire que ce sont maintenant les consommateurs d’événements sportifs qui dictent la forme sous laquelle ces contenus sont présentés.
L’une des caractéristiques de ceux qui suivent les événements sportifs sur les plateformes numériques est qu’ils ont une capacité d’attention plus limitée que ceux qui les regardaient en intégrale à la télévision. Il faut donc adapter le contenu pour accrocher tout de suite l’utilisateur, par exemple en mettant au début du clip des images rythmées des actions les plus spectaculaires.
Il faut aussi agrémenter les clips de graphiques distrayants, pour éveiller l’attention en permanence. L’une des autres contraintes est que tous ceux qui sont impliqués dans le marketing des événements sportifs doivent en permanence voir quelles sont les nouvelles plateformes numériques utilisées. En effet, le public, et tout particulièrement ceux qui ont moins de 25 ans, est caractérisé par une extrême mobilité au niveau numérique.
Une vue générale d'une cabine de journaliste pendant une épreuve de judo au JO de Rio en 2016. TOSHIFUMI KITAMURA / AFP