Ni affrontement, ni lynchage. Selon des témoins sur place à Oumé, ce sont les victimes de la crise postélectorale qui se sont juste opposées à la tenue du meeting que devait animer, hier, le président du Front populaire ivoirien (Fpi) Pascal Affi N’guessan.
Et, pour s’opposer, elles ont organisé une marche de protestation, encadrée par les forces de l’ordre ivoiriennes et des Casques bleus de l’Opération des Nations unies puis ont dressé quelques barricades.
C’est que, pour ce meeting, c’est un certain Léandre Brizoua qui se chargeait de la mobilisation. Or, selon nos informations, après que Yao N’Dré a déclaré Laurent Gbagbo vainqueur de la présidentielle de novembre 2010, Léandre Brizoua a fait voir de toutes les couleurs aux supposés partisans d’Alassane Ouattara. A l’aide d’une arme à feu, il aurait blessé près de dix-sept personnes. L’une d’entre elles, une jeune fille aurait succombé à ses blessures.
Après la chute de Laurent Gbagbo, Léandre Brizoua n’a d’autre choix que de se terrer. C’est à la faveur de la visite d’Affi N’Guessan, débutée lundi, qu’il fait sa réapparition. La mobilisation qu’il entreprend se fait sur fond de provocation. Inacceptable pour ses victimes qui pensent que les discours du leader des frontistes lors de ses premiers meetings dans le département froissent l’esprit de réconciliation qui prévaut depuis quelques mois.
D’où la marche pour protester contre la tenue de ce meeting. Le préfet, en recevant les victimes, ne réussit pas à faire fléchir leur position. C’est dans cette ambiance que les frontistes eux-mêmes décident de surseoir au rassemblement. «Il n’y a eu aucun affrontement», confirme un témoin que nous avons joint par téléphone.
Marc Dossa
Meeting avorté d’Affi à Oumé: Ce qui s’est réellement passé - Photo à titre d'illustration