Un vent de panique a gagné les agents du Centre hospitalier universitaire (Chu) de Treichville, le mercredi 9 avril 2014, lorsqu’un malade a été présenté à eux avec plusieurs symptômes rappelant à ceux de la fièvre hémorragique d’Ebola ayant déjà fait plus de cent morts en Guinée, six au Libéria, cinq en Sierra Léone et neuf cas suspects au Mali.
Saignant précisément du nez avec une forte fièvre, il n’en fallait pas plus pour que certains médecins, infirmiers et les personnels décampent au niveau du service des maladies infectieuses (Smit).
L’un des médecins l’ayant placé dans la zone aménagée par le ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida au Smit, dans le cadre de l’offensive contre la fièvre d’Ebola, le malade mal en point a été quasiment abandonné. Aussitôt, les services de l’Institut national d’hygiène publique (Inhp) et ceux de l’Institut pasteur de Côte d’Ivoire (Ipci) ont été alertés.
Ils se présentent avec un arsenal qui finit par convaincre les plus sceptiques de la présence effective de personnes atteintes de la fièvre d’Ebola. Le grabataire a bénéficié de soins intensifs. Il a été effectué sur lui plusieurs prélèvements par l’Inhp et l’Ipci pour des examens avant qu'il lui soit administré des palliatifs.
A notre passage ce matin dans les locaux, le malade était encore présent et faisait de surveillance exceptionnelle en attendant le résultat des examens. Toutefois, au Smit, les commentaires allaient bon train et beaucoup d’agents des personnels de santé ne semblaient pas convaincus des premiers résultats.
« Nous demandons aux responsables de l’Inhp de venir ici avec les résultats pour montrer à tout le monde afin que les commentaires les plus alarmants cessent. Sinon, pour la plupart des travailleurs d’ici, il y a un cas d’Ebola au Chu de Treichville qu’on veut cacher », nous a expliqué l’un des agents qui a préféré garder l’anonymat.
Du côté du ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida, les populations ne devraient pas paniquer. « Les symptômes de plusieurs de nos maladies sont quasiment les mêmes avec ceux d’Ebola. C’est à l’analyse qu’on fait la différence.
C’est ce qui a été fait sur ce patient qui a créé la panique au Chu de Treichville. Sinon, il n’en est rien », a rassuré une source ministérielle. Qui a rappelé les propos tenus par Dr Goudou Coffie, ministre de la Santé et de la Lutte contre le Sida (Msls) mercredi dernier à son cabinet face aux femmes parlementaires.
« Nous avons décidé de ne rien négliger. Tout cas est pris en compte.Nous n’avons aucun intérêt à cacher un malade atteint d’Ebola », avait-elle dit. Ledit ministère a également donné, depuis hier jeudi 10 avril 2014, des consignes claires et mis les députées en mission, à travers ces messages : « éviter tout contact étroit avec les personnes présentant une fièvre et des saignements, de manipuler le malade ou personnes décédées d’Ebola.
Se rendre immédiatement dans le centre de santé le plus proche dès l’apparition des premiers signes. Désinfecter tout objet souillé par les secrétions du malade avec de l’eau de javel et se laver les mains fréquemment avec de l’eau et du savon (liquide de préférence), car, il n’existe pas encore de traitement spécifique ni
de vaccin ».
Menace d’Ebola / Panique général au Chu : Un malade saignant du nez conduit d’urgence au service des infections - Photo à titre d'illustration