Le gouvernement ivoirien a récemment envoyé des renforts au nord du pays pour sécuriser les populations après deux attaques proches des frontières ivoiriennes, mais selon le journaliste Lemine Ould Salem, les ivoiriens sous-estiment le danger qui pourrait avoir une ampleur plus vaste.
Interrogé sur la menace djihadiste à l'émission "Invité Afrique" sur RFI, le correspondant dans le Sahel pour la Tribune de Genève et Sud-Ouest a déploré une sous-estimation du danger des attaques terroristes malgré le fait que le gouvernement ivoirien ait envoyé des renforts à la frontière.
"La Côte d’Ivoire est non seulement le pays le plus riche de la sous-région, mais aussi symbolise tout ce qui, chez les jihadistes, peut justifier des actions, comme les relations économiques et militaire avec la France" a déclaré le journaliste.
Selon lui, "la Côte d’Ivoire fait partie de cette région d’Afrique de l’Ouest qui a toujours été une cible majeure pour les groupes jihadistes qui étaient présents dans le nord du Mali." et "le fait que jusqu'ici "un pays comme la Côte d'Ivoire soit parvenu à échappé aux actions djihadistes est étonnant" justifie-t-il.
Le journaliste a également révélé que les groupes jihadistes comprennent quelques éléments ivoiriens qui selon lui étaient déjà présents à Tombouctou et à Gao lorsque ceux-ci avaient occupé ces villes en 2012.
Pour M. Salem, la présence d'éléments d'origine ivoirienne parmis rend plausible une action d'Ansar Dine ou de l'un de ses groupe en Côte d'Ivoire.
"Ce qui rend encore plus facile, c'est le fait que les ivoiriens n'ont pas encore réellement perçu la menace" a-t-il renchéri tout en espérant que les ivoiriens ne feront pas comme en Mauritanie et au Mali.
Selon les autorités ivoiriennes, le péril djihadiste en Côte d'Ivoire serait très faible à l'intérieur du pays.
"La présence djihadiste en Côte d'Ivoire ne pourra pas avoir une ampleur identique qu'au Tchad ou en Mauritanie, mais leur présence en Côte d'Ivoire parait évidente puisque de hauts responsables avaient déjà mis en garde un certain nombre de pays dont la Côte d'Ivoire.
Notons que certains jeunes désoeuvrés, de même que les ex-combattants non désarmés pourraient basculer dans le radicalisme.
Pour terminer, Lemine Ould Salem rassure qu'un repli djihadiste dans le pays sera très difficile car la société ivoirienne n'est pas favorable à ce gene d'idéologie, mais la Côte d'Ivoire pourrait plutôt être une nouvelle zone d'actions djihadistes.
Rappelons que ces dernières semaines, des islamistes ont mené plusieurs attaques dans le sud du Mali, dans des localités très proches de la Côte d’Ivoire.
Les attaques ont notamment été revendiquées par le mouvement Ansar Dine qui a officiellement menacé de frapper le pays pour sa collaboration avec les ennemis de l’islam, référence à l’engagement de ses soldats au Mali.
APR/LBB
Photo:DR / Lemine Ould Mohamed Salem lors d'un reportage au nord-Mali