Jamais une équipe africaine ne s'est qualifiée en demi-finale d'une Coupe du monde. On a demandé à deux anciens internationaux quelle sélection a le plus de chance à leurs yeux de créer la surprise en Russie.
Si, à l’heure de la Coupe du monde, chacun soutient son équipe favorite, les fans africains de football sont beaucoup à avoir un rêve qui dépasse les sentiments patriotiques : voir une équipe du continent atteindre pour la première fois les demi-finales d’un Mondial. Cette terra incognita, plusieurs générations dorées ont échoué à l’atteindre par manque de chance ou d’expérience et, de manière cruelle, toujours dans les prolongations des quarts de finale : le Ghana d’Appiah avait vu l’Uruguayen Luis Suarez stopper de ses mains le cours de l’histoire, le grand Sénégal de 2002 était tombé contre une Turquie plus roublarde et l’immense Cameroun de Roger Milla avait finalement cédé contre l’Angleterre.
En Russie, qui de la Tunisie, de l’Égypte, du Nigeria, du Sénégal ou du Maroc peut envoyer l’Afrique dans le dernier carré de la compétition ? Nous avons demandé à deux anciens internationaux, le Togolais Robert Malm et le Malien Brahim Thiam, tous deux consultants sur la chaîne BeIn Sports, diffuseur du Mondial, de nous donner leur avis.
Qu’a-t-il manqué aux sélections africaines dans le passé?
« Les équipes qualifiées en Russie doivent éviter ce que nous avons connu avec le Togo en 2006 », commente Robert Malm. Pour l’ancien attaquant de Montpellier, les problèmes extra-sportifs autour des sélections du continent gâchent leur préparation. « Il y a trop souvent l’ingérence de dirigeants ou de ministres dans la composition de l’équipe ou des histoires de primes qui polluent le travail du sélectionneur et des joueurs. On avait une génération en or au Togo avec Adebayor, Dossevi, Romao… et on est passé complètement à côté. Pour que le talent et le potentiel d’une équipe africaine s’expriment, il faut de la discipline. Jamais une équipe africaine n’est allée loin en Coupe du monde sans une discipline de fer. En 2002, Robert Metsu, c’était le boss du Sénégal. Il avait de la rigueur et de la souplesse, mais c’était toujours lui qui décidait et les joueurs lui ont rendu ça », ajoute t-il.
L'équipe du Sénégal avait atteint les quarts de finale lors de la Coupe du monde 2002. © LAWRENCE JACKSON/AP/SIPA