Mort mystérieuse du petit Konan Excel à Marcory : Kouakou Flore, la mère du défunt raconte comment elle a découvert l’horreur

  • 22/06/2018
  • Source : Linfodrome
C’est une Kouakou Flore Esther encore sous le choc de la disparition brusque et mystérieuse de son fils Konan Excel Corneille, le mercredi 20 juin 2018, au domicile des Djiré que nous avons rencontrée, le lendemain jeudi 21 juin 2018 à Marcory GFCI, quartier Kassiry, du nom de l’artiste Kéké Kassiry. Malgré la douleur, elle a accepté de raconter dans les moindres détails les derniers instants avec son fils jusqu’à la découverte de l’horreur.

Le jeudi 21 juin 2018, nous nous sommes rendu, à Marcory GFCI, au domicile de M. Konan Mathias dont le fils Konan Excel Corneille a trouvé, le mercredi 20 juin 2018, la mort dans des circonstances non encore élucidées chez un ressortissant malien du nom de Djiré. En l’absence du maitre des lieux parti pour son audition à la police criminelle au Plateau, c’est son épouse Kouakou Flore Esther, la mère du petit Konan Excel Corneille que nous avons trouvée dans sa chambre, entourée de plusieurs personnes venues les soutenir dans cette difficile épreuve.

Malgré la douleur, Kouakou Flore a accepté de se confier à Linfodrome. Récit : « Hier matin (mercredi 20 juin 2018 : ndlr), aux environs de 9 heures, je suis revenue de l’église. Je devais continuer pour aller travailler. Je ne sais pas si c’est l’âme de l’enfant qui m’a attirée à la maison. Quand j’ai appelé la dame que je devais aller masser, elle m’a dit qu’elle n’était pas prête et qu’elle devait aller se laver. C’est ainsi que je suis venue à la maison. Quand je suis venue (à la maison : ndlr), l’enfant même venait à peine de se réveiller. J’ai lavé son visage et je lui ai donné sa bouillie. Nous étions ensemble, il jouait avec mon téléphone. J’ai pris le téléphone puisque je devais appeler. Après, le fils de la voisine est venu et ils ont joué jusqu’à ce qu’ils sortent tous deux. 15 minutes plus tard, la nounou est venue me demander où est le bébé (Konan Excel : ndlr), j’ai dit qu’il vient de sortir avec Loïs et qu’il fallait qu’elle aille voir au parking. La fille est partie et est revenue me dire que l’enfant n’y était pas. Je lui ai dit de regarder chez les voisins. Elle est partie, mais ne l’a pas vu. C’est maintenant que l’enfant a commencé à parler, ce qui fait que moi-même, je ne le laisse pas sortir. »

Au moment où je suis sortie, j’ai croisé l’enfant (Loïs : ndlr) qui était à l'instant avec mon fils. Je lui ai demandé : « Loïs, où est Excel ? Il m’a répondu : je ne l’ai pas vu. ». Lui, aussi, il ne sait pas bien s’exprimer. Je lui ai demandé où ils étaient, il m’a dit : « On était ici ». Donc j’ai demandé au gardien de M. Djiré : « N’as-tu pas vu mon petit garçon ? ». Il m’a dit : « Je ne l’ai pas vu ». Or pourtant, ils étaient ensemble (avec Loïs : ndlr). Donc j’ai sillonné le quartier, j’ai frappé de porte en porte, je ne l’ai pas vu. Je suis revenue encore trouver le gardien : « Je lui ai dit, toi aussi, tu dis que tu n’as pas vu l’enfant or pourtant, les deux (Excel et Loïs : ndlr) étaient ensemble, donc ça m’étonne. J’ai appelé mon grand garçon pour qu’il ameute ses camarades. Je pensais qu’il était avec son petit frère (Excel : ndlr). Il l’appelle Abou. Il dit qu’il ne l’a pas vu. Je lui ai dit que ton petit frère est perdu, il faut prendre tes amis pour qu’on aille le chercher. Je suis revenue pour la troisième fois, c’est à ce moment qu’une dame m’a suivie. Quand nous sommes sorties, la servante du monsieur (M. Djiré : ndlr) est revenue du marché, elle a ouvert la porte, j’en ai profité pour rentrer (chez les Djiré : ndlr). La dame, ma voisine était derrière. Le gardien interpelle la dame pendant que je cause avec la servante. Je lui ai dit que je cherche mon petit garçon qui est venu jouer ici. Elle m’a dit qu’elle vient d’arriver du marché et qu’elle ne sait pas ce qui se passe. Le gardien interpelle la dame (la voisine) pour dire qu’ici, on ne rentre pas comme ça et qu’enfant ne rentre pas ici. C’est ainsi que ma voisine me dit de sortir. Et lorsque je repartais, puisqu’on a fouillé tout le quartier sans succès, on partait hors du quartier. J’ai demandé au cordonnier du quartier, il m’a dit qu’il ne l’a pas vu, mais m’a dit que mon enfant ne va pas loin et que de regarder vers la mosquée (la mosquée contiguë à la cour de Djiré: ndlr). C’est là que j’ai trouvé la servante et le gardien qui nous a chassées. »

« Je ne savais pas que M. Djiré partait chercher la gendarmerie, je rentre, je vois mon enfant couché, mort»

Au moment où je sortais du quartier, mon propriétaire (propriétaire de sa maison : ndlr) m’appelle pour me dire que M. Djiré a envoyé sa servante pour venir demander après la maman du petit (Excel : ndlr). Dans mon entendement, l’enfant était là et je partais pour le chercher. Quand je suis retournée, j’ai vu M. Djiré qui sortait de chez lui, dans sa voiture 4*4. Moi, je ne savais pas que c’était pour aller chercher la gendarmerie. J’ai tapé à leur porte, on n’a pas ouvert. J’ai dit que toute à l’heure, on m’a appelée pour me dire que M. Djiré a besoin de moi, c’est pour cela que je suis là. On m’a dit que tonton n’est pas là. J’ai appelé un jeune et j’ai dit que pour donner l’enfant, on n’a pas besoin de M. Djiré. Ils n’ont pas ouvert. Ils ont grimpé et à travers les persiennes, ils nous ont regardés et nous ont dit : « Tonton n’est pas là et que quand il sera là, vous viendrez ». Quand je me suis retournée, j’ai vu M. Djiré qui est venu garer la 4*4 avec les corps habillés, je ne sais pas si ce sont des gendarmes ou des policiers. Certains étaient dans la voiture 4*4 de M. Djiré et les autres dans leur véhicule (d’intervention : ndlr). Ils étaient nombreux. J’ai dit à M. Djiré : « Vous avez envoyé votre servante derrière moi pour me chercher et que c’est moi la maman du petit qu’on cherchait. Le corps habillé a attrapé ma main comme ça et m’a dit, madame venez. Et il m’a fait entrer dans la maison (des Djiré : ndlr), maison où on n’entre pas, maison dont la porte est toujours fermée, on me fait rentrer, je rentre, je vois mon enfant couché mort. Quand j’ai vu le corps de l’enfant, j’ai commencé à crier et je suis sortie de la maison. J’ai appelé mon père spirituel. Quand il a vu le corps, il a dit l’enfant n’est pas mort par noyade. »

« On s’est rendu compte qu’en partant avec le corps de l’enfant, son cou était suspendu, il y avait des bleus sur ses bras »

L’explication qu’il (M. Djiré : ndlr) a donnée aux policiers, c’est qu’ils ont vu l’enfant dans l’eau alors que leur piscine est protégée tout autour par des fers. Il y a une porte d’accès avec un cadenas. On m’a dit de ne plus partir là-bas, donc je ne suis plus partie là-bas...