Adiaké, localité située à 94km d’Abidjan au Sud-Est de la Côte-d’Ivoire dans la région du Sud-Comoé, a vécu du mardi 07 au mercredi 08 février 2017 une psychose jamais connue.
Une ville cosmopolite d’environ 36000 habitants, qui n’a jamais connue de trouble, où il fait bon vivre à cause du clame qui y règne, et avec un Député-maire rassembleur comme Hien Sié Yacouba, cette ville est aujourd’hui sous le choc d’un mécontentement militaire.
Les problèmes non résolus du service militaire, du non respect politique du tableau d’avancement, de la contestation par les jeunes militaires, pour ne citer que ceux-là, sont des raisons qui une fois encore sont en train de déstructurer la culture mentale de l’armée ivoirienne.
Les forces spéciales d’environ 2500 éléments, une force d’élite est rentrée dans une colère inédite. Des hommes restés toujours muets, sortent aujourd’hui de leur silence, parce que négligés par leur hiérarchie.
D’où la réclamation d’une somme globale de 17.000.000f CFA comme primes non versée à chacun, depuis la crise militaro politique de la Côte-d’Ivoire de 2010. Des hommes qui vivaient en parfaite harmonie avec la population, par la faute de leur hiérarchie, ont fait aujourd’hui les conséquences désastreuses, à deux ‘’pauvres’’ habitants, qui depuis 72h sont allongés sur des lits d’hospitalisation.
Ces blessés rencontrés sur leur différent lit d’hospitalisation le jeudi 09 février, nous rencontre leur calvaire.
« On causait le mardi au moment nous faisions notre attiéké. Je tamisais l’attiéké et ma sœur Adingra Annick était arrêtée à côté de moi. Elle s’est abaissée pour prendre le van et tamiser aussi. Tout d’un coup, elle s’est rendu compte qu’elle a reçu quelque chose qui l’a piquée sur sa fesse gauche. Elle a commencé à s’abaisser. Je me suis donc levée pour l’attraper et j’ai senti une odeur de fer chaud refroidi auprès de sa fesse gauche. Au même moment j’y aperçois du sang sur son pagne. Prise de panique, j’ai alerté mon grand frère Assamoi Elingan Michel, qui l’a immédiatement accompagnée à l’hôpital d’Adiaké. Moi, je suis restée à la maison pour mettre de l’ordre. C’est après que je les ai suivis », a indiqué sa grandeur Akouba Muriel.
A côté de sa chambre, se trouve une autre victime de la mutinerie. Nabaré .N.Kouamé 13ans allongé sur lit, la bouche ouverte gémissant de douleur. Ne pouvant pas s’exprimer, c’est sa grande sœur Kouamé Aïcha qui a pris la parole.
« Mon petit frère était assis dans notre cours à côté des Services Techniques de la Mairie. Il a reçu quelque chose comme morceau de fer sur sa cuisse gauche. Ça commencé à le brûler. Nous, on ne connait pas. On a entendu des cous de feu du côté de l’école 3 (Groupe Scolaire EPP Dioulakro). La douleur devenait fort et comme il pleurait, les voisins sont venus, et les jeunes ont dit que c’est balle perdue et que les militaires tirent en ville et à côté de l’école 3. Nous sommes venus rapidement à l’hôpital », s’est exprimé Kouamé Aïcha.
Le blessé Nabaré .N.Kouamé dont la balle était logée tout juste à côté de son fémur, a été opéré. Quant à Mme Adingra Annick épse Tanoh, la balle est très profonde. Elle et Nabaré .N.Kouamé ont été évacués d’urgence sur Abidjan. En plus de ces blessés, les commerçants ont perdu beaucoup. Selon nos sources, le Député-maire d’Adiaké, est au four et au moulin pour la santé de ces blessés
CYRUS BITI
Photo:DR / Un blessé par balle lors de la manif des forces spéciales