Les mouvements de colère au sein des Forces Armées de Côte d’Ivoire qui ont débutés en début d’année 2017 semblent avoir eu raison du président Alassane Ouattara. Selon Jeune Afrique, les ambassadeurs et diplomates en postes en terre d’Eburnée ont affirmé que Ouattara serait totalement désemparé. Lui qui redoutait une probable attaque des pro-Gbagbo, se retrouve aujourd’hui dans une impasse. Car ceux en qui il avait confiance se retourne contre lui. Ouattara a donc peur des soldats ex-rebelles.
À sa prise de pouvoir, Alassane Ouattara s’est employé à nettoyer l’armée d’officiers soi-disant pro-Gbagbo. Ceux qui sont restés en postes étaient sans pouvoir. Ce sont les ex-comzones de la rébellion qui ont été promus au sein de la grande muette.
Mais a-t-il vraiment déjà eu des hommes à lui ? C’est la question qui l’échinerait en ce moment. Car en réalité, le chef de l’État ivoirien n’aurait plus confiance en ces hommes. Ils ne cessent de le caresser dans le sens du poil pour bien le tromper.
Selon des diplomates en poste en Côte d’Ivoire dans Jeune Afrique, le président Ouattara n’aurait plus toutes les cartes en main. Le président serait troublé par les soldats nommés par lui à des postes importants dans l’armée. «En janvier, après la mutinerie, ADO était sonné.Cette fois il est sonné puissance dix.», aurait confié un diplomate en poste à Abidjan.
Selon un autre diplomate en fonction dans le pays, « Ouattara se méfiait des anciens éléments des forces de défense et de sécurité, toujours étiquetés pro-Gbagbo. Depuis 2014, il a appris à ses dépens à se méfier aussi des anciens rebelles qui l’avaient soutenu ».
Un autre diplomate bien informé sur la vie du pouvoir ivoirien affirme que « quelque chose s’est cassé. » La Lettre du Continent, a récemment publié une information sur la tentative de démission du président Ouattara, pourtant réputé très résistant. Malgré les nombreux couts qu’il a pris du temps de Bédié, Gueï puis de Laurent Gbagbo, Ouattara a toujours montré une détermination qui force l’admiration. Mais dans ce nuage de fumée dans lequel il baigne ces dernières années et l’amateurisme de ses proches dans la gestion des dernières mutineries, il n’aurait plus confiance en personne.
Cette source faisait savoir que le président Ouattara avait refusé d’associer Guillaume Soroà la gestion de cette crise passée. Il refusait même de le prendre au téléphone, plus grave. Alors que la décision de mater les ex-rebelles avait été arrêtée, l’exhibition d’armes sophistiquées et neuves de ces derniers avait changé la donne. Le président avait dû payer pour avoir du répit. Il sait qu’il lui reste encore le problème de Cellule 29 à régler. Une distribution des 18 millions réclamés par ces derniers serait tellement mal perçue qu’elle pourrait radicaliser la position des fonctionnaires qui réclament près de 200 milliards à l’État.
Ces armes découvertes chez Soul to Soul, le chef de protocole de Guillaume Soro, auraient désemparé le président de la Côte d’Ivoire. Maintenant qu’il est dans une position peu confortable, ces diplomates semblent avoir décidé de le couler. Ils s’adressent désormais aux médias avec l’objectif de rendre populaire tout ce qui peut l’affaiblir.
Mais qui connait le président ivoirien devrait savoir qu’il reprendra du poil de la bête. L’homme en a connu des vertes et des pas murs et pourtant il a continué d’avancer. Reste à espérer qu’il aura cette fois la bonne idée d’équilibrer les forces au sein de l’armée. De cette façon, il pourra compter sur le professionnalisme des officiers républicains qui ne sont en réalité pas des pro-Gbagbo.
Le président gagnerait également à se défaire de cette fausse vraie tension créée autour de son pouvoir par ces hommes de confiance. Ces derniers font croire au président qu’il est en danger afin de bien le manipuler. En faisant croire qu’il est visé par des coups d’État de soldats pro-Gbagbo, Ouattara permet la multiplication d’actes inacceptables, notamment l’emprisonnement de plusieurs opposants politiques. De telles décisions rendent le président impopulaire au sein de l’opinion nationale, ce que se gardent bien de lui faire savoir ses collaborateurs.
Le président ne savait même pas que le ministre Asoa Adou était rentré en Côte d’Ivoire et jeté en prison. Il faut travailler pour la réconciliation vraie pour se défaire de l’emprise de l’ex-rébellion. C’est plus que jamais ce que doit faire Ouattara pour sauver son pouvoir ou ce qu’il en reste.
Avec Afriquesur7.fr
Mutinerie : “Désemparé, Ouattara aurait désormais peur des soldats ex-rebelles”