Au Niger, la capitale, Niamey, va changer de maire. Assane Seidou a été relevé de ses fonctions, ce jeudi 20 juillet, lors d’une décision prise en Conseil des ministres. Aucune raison officielle n’a été donnée pour expliquer cette sanction, mais le maire était sur la sellette depuis plusieurs mois déjà pour sa mauvaise gestion de la ville.
Cette destitution n'est pas vraiment une surprise. A plusieurs reprises, Assane Seidou a failli être renversé par son conseil municipal pour mauvaise gestion. Des faits qui viennent d'être confirmés par un rapport d'inspection dont le ministre de l'Intérieur a fait un compte-rendu, jeudi, en Conseil des ministres.
Assane Seidou est accusé d'avoir détourné plusieurs milliards de francs CFA, en complicité avec son receveur des impôts. Les inspecteurs ont constaté un déficit de 3 milliards de francs CFA (plus de 4 millions d’euros) dans les caisses de la ville, et un endettement de 24 milliards.
Il est accusé aussi d'avoir passé des marchés en violation des textes en vigueur. Le montant des factures porte sur 19 milliards. Enfin, on lui reproche également une consommation injustifiée de carburant pour 722 millions de francs. Ces différents éléments ont visiblement justifié sa révocation.
Assane Seidou n'est pas le premier maire à être révoqué au Niger. Son prédécesseur Oumarou Dogari avait été destitué par décret pour mauvaise gestion en 2013. Et les dernières révocations remontent à un mois à peine. Six élus ont été destitués en Conseil des ministres certains pour passations illégales de marchés publics, ventes illégales de terrains ou dépenses sans justificatifs.
De sources judiciaires, aucune poursuite n'est pour l'instant engagée contre l'ancien maire de Niamey. La campagne d'assainissement des mairies doit se poursuivre. Près de 200 municipalités seront prochainement soumises elles aussi à des contrôles.
Assemblée nationale à Niamey, Niger. © AFP/Sia Kambou