L’armée nigérienne est à nouveau endeuillée, suite à une attaque survenue mercredi dans la région de Tillabéri, dans l’ouest du pays. Selon les autorités, quatorze militaires ont été tués dans une attaque menée par « des terroristes lourdement armés ».
Des agents de la Commission électorale indépendante (Céni) rentraient d’une opération d’enrôlement auprès de villages reculés, en vue des élections présidentielles et législatives de l’année prochaine. Mais sur son chemin, l’escorte qui encadre cette équipe est tombée sur une embuscade, tendue par « des terroristes lourdement armés », selon le communiqué du ministère de l’Intérieur.
S’ensuit, selon les autorités, « une bataille acharnée ». On compte plusieurs victimes : sept gendarmes et sept gardes nationaux ont perdu la vie. Un garde est porté disparu. De nombreux assaillants auraient été tués, assure le ministère de l’Intérieur, sans pour autant préciser le nombre exact de victimes.
Si les agents civils de la Céni sont eux, rentrés sains et saufs dans la localité de Sanam, cet épisode met en lumière un problème : « cela démontre les difficultés auxquelles les autorités locales sont confrontées pour organiser les scrutins de 2020 », constate un observateur, qui s’interroge « sera-t-on en mesure d’enrôler l’ensemble des électeurs ? »
« Cette nouvelle attaque démontre la puissance des groupes terroristes, qui veulent s’imposer dans la zone des trois frontières », explique Baba Dakono, chercheur à l’Institut d’études et de sécurité. Et ce, au risque de voir les questions sécuritaires occulter des thèmes comme celui des droits de l’homme et la crise sociale, au moment des scrutins de l’année prochaine.
Cette nouvelle attaque intervient quelques jours seulement après que le président nigérien a plaidé pour « plus de Barkhane » dans le Sahel pour faire face à des groupes terroristes mieux équipés.
Des soldats nigériens en patrouille (photo d'illustration). © ISSOUF SANOGO / AFP