Douze personnes ont été tuées mercredi soir lorsque quatre kamikazes se sont fait exploser à Maiduguri, dans le nord-est du Nigeria, frappé depuis huit ans par l'insurrection du groupe jihadiste Boko Haram.
Quatre kamikazes, deux hommes et deux femmes, se sont fait exploser dans le quartier de Muna Garage vers 18h00 (17h00 GMT), a déclaré à l'AFP Bello Dambatta, le chef de la sécurité à l'Agence de gestion des urgences de l'Etat du Borno (SEMA).
"Au total, 12 personnes sont mortes dans ces quatre attentats-suicides, 16 en comptant les kamikazes", a-t-il dit.
Par ailleurs, 22 blessés ont été transférés à l'hôpital "pour être soignés de blessures diverses".
Selon ce responsable, le premier kamikaze s'est fait exploser au milieu des fidèles pendant la prière du soir, tuant sept personnes.
Une kamikaze est ensuite entrée dans une maison avant de déclencher ses explosifs, provoquant la mort d'une femme enceinte et de son enfant.
Les deux autres kamikazes se sont fait exploser avant d'atteindre leurs cibles, a-t-il ajouté.
Selon Victor Isuku, le porte-parole de la police de l'Etat du Borno, qui a diffusé un communiqué dans la soirée, les explosions ont fait 14 morts et 29 blessés.
"Un total de 18 personnes dont les quatre kamikazes sont mortes dans les multiples explosions, tandis que 29 personnes souffrant de blessures à des degrés divers ont été à l'hôpital universitaire de Maiduguri", a-t-il dit.
Les forces de l'ordre se sont aussitôt "mobilisées" pour "assurer la sécurité" des lieux et "le calme est revenu dans la communauté" a-t-il précisé.
La faction du groupe jihadiste nigérian Boko Haram dirigée par Abubakar Shekau n'a pas l'habitude de revendiquer ses attaques, mais le procédé utilisé (attentat-suicide contre des civils) est la marque du groupe.
Depuis son apparition il y a huit ans, Boko Haram, présent au Nigeria mais aussi dans des pays voisins comme le Cameroun, le Niger et le Tchad, a provoqué la mort d'au moins 20.000 personnes.
Les autorités nigérianes ont affirmé à plusieurs reprises que ce groupe était sur le point d'être vaincu, mais les attaques de villages et de convois militaires tout comme les attentats-suicides contre les civils continuent.
Vendredi, au moins trois soldats nigérians et un milicien ont ainsi été tués et dix autres soldats blessés dans une embuscade tendue par Boko Haram aux abords de la forêt de Sambisa, un de ses bastions dans le nord-est.
Dans la capitale du Borno, l'épicentre du conflit, Muna Garage est régulièrement visé par les jihadistes. Fin octobre déjà, 15 personnes avaient perdu la vie dans plusieurs attentats-suicides dans ce quartier qui abrite un camp de déplacés à la sortie de Maiduguri.
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