Le président nigérian Muhammadu Buhari s’est déclaré “très heureux d‘être de retour à la maison”, lundi lors d’un discours à la nation marquant son retour au Nigéria après avoir passé plus de trois mois à Londres pour des raisons médicales.
Malgré des voix qui se sont élevées pendant l’absence du président pour demander sa démission, le chef de l’Etat de 74 ans a rappelé sa volonté de rester à la tête de ce géant de 190 millions d’habitants.
“Je reste résolument déterminé à assurer que mes objectifs soient maintenus et résolus”, a-t-il conclu, après avoir évoqué le conflit avec contre le groupe jihadiste Boko Haram, les violences inter-ethniques et les tendances indépendantistes qui se sont développées dans le sud du pays.
“J’ai eu le regret de remarquer, pendant mon absence, que des commentaires, notamment sur les réseaux sociaux ont dépassé la ligne rouge, mettant en cause la question de l’existence de notre nation”, a-t-il souligné.
“Notre consensus national est qu’il est préférable de vivre ensemble, plutôt que de vivre séparé”, a-t-il martelé, alors que les velléités identitaires sont de plus en plus grandes à l’approche du 1er octobre, jour de la fête nationale.
En juin, un groupe de jeunes musulmans radicaux a donné jusqu‘à cette date aux Igbos chrétiens, originaires du Sud, pour quitter le nord du pays.
Cet ultimatum, qui rappelle la haine anti-igbo née avant la terrible guerre du Biafra, fait écho aux messages sécessionnistes et virulents de l’Ipob, le mouvement pour les peuples indigènes du Biafra (sud-est), sous l‘égide de son chef charismatique, Nnamdi Kanu.
“De fait, nous n’allons pas seulement renforcer notre lutte contre les éléments de Boko Haram, qui continuent à mener des attaques sporadiques (dans le nord-est), mais aussi contre la hausse des kidnappings (contre rançon), contre les violences entre bergers et agriculteurs (en forte augmentation dans le pays), et contre les violences ethniques instrumentalisées par des politiciens véreux”, a-t-il énuméré.
“Nous les éliminerons tous”, a-t-il assuré.
Dans ce discours de 6 minutes, prononcé à 7H00 du matin (06H00 GMT), le président, élu il y a deux ans, apparait toujours aussi frêle, mais en meilleure condition physique et plus cohérent qu‘à son retour, en mars, après avoir passé deux mois dans la capitale britannique.
L’ancien général, qui avait déjà exercé le pouvoir dans les années 1980, a suivi un traitement médical à Londres, pour une maladie qui n’a jamais été dévoilée au grand public.
Ses absences répétées ont alimenté d’intenses spéculations, à un moment où le Nigeria souffre de la pire récession économique de son histoire.
Nigeria : le président Buhari "heureux" d'être de retour