Au moins sept personnes ont été tuées au cours d'une attaque contre un camp de déplacés dans le nord-est du Nigeria menée par des membres du groupe jihadiste Boko Haram, ont annoncé samedi des habitants et des miliciens combattant les rebelles.
Un membre d’une milice civile, Umar Kachalla, a déclaré que des membres de Boko Haram ont tiré vendredi soir une grenade avec un lance-roquette contre le camp de Ngala. Ce camp abrite 80.000 personnes près de la frontière camerounaise dans l’État de Borno, dans le nord-est nigérian.
Attaque au lance-roquette
« (Boko Haram) a utilisé un RPG depuis l’extérieur du camp, tuant sept personnes et en blessant plusieurs autres », a affirmé à l’AFP M. Kachalla depuis la ville voisine de Gamboru. Un habitant de Ngala, Abubakar Yusuf, qui a confirmé les propos du milicien, a précisé que le nombre de « blessés était relativement bas parce que la plupart des gens étaient rentrés » après la tombée de la nuit.
Le camp de Ngala a été installé en janvier 2016 après le retour de milliers de réfugiés nigérians du Cameroun voisin où ils avaient fui des combats. L’attaque de vendredi soir à Ngala intervient après une autre attaque survenue vendredi également près d’un autre camp de Maiduguri, capitale de l’État de Borno, au cours de laquelle deux personnes ont été tuées.
Babakura Kolo, membre d’une milice civile assurant la sécurité des populations avec l’armée et témoin de l’explosion, a raconté que deux femmes suspectes ont été forcées de sortir d’un taxi à un point de contrôle.
Femmes kamikazes
« Une des femmes a essayé de s’enfuir dans la foule, mais les explosifs cachés sous son hijab se sont déclenchés », a-t-il affirmé. « Une passagère du taxi et un chauffeur de rickshaw qui se trouvait derrière elle ont été tués dans l’explosion », a affirmé M. Kolo.
Cinq autres personnes – le chauffeur de taxi, un autre passager et trois hommes dans le rickshaw – ont été blessées. Selon M. Kolo, une deuxième femme kamikaze a également été tuée dans l’explosion.
Au cours d’attaques distinctes, mercredi et jeudi, des membres de Boko Haram ont tué huit personnes dans des raids contre des villages agricoles dans les environs de Maiduguri, fief historique des jihadistes, selon des habitants et des miliciens.
Intensification des attaques depuis le mois d’avril
La rébellion de Boko Haram, qui dure depuis huit ans, a provoqué la mort de quelque 20.000 personnes, le déplacement de 2,6 millions d’autres et une terrible crise humanitaire.
Selon l’ONU, près de deux millions de personnes souffrent de malnutrition aiguë et 6,9 millions ont besoin d’une assistance humanitaire dans le nord-est du Nigeria.
Mardi, Amnesty International a déclaré que la recrudescence des attaques de Boko Haram a fait près de 400 victimes civiles depuis le mois d’avril, « soit plus du double que durant les cinq mois précédents » au Nigeria et au Cameroun.
Nigeria : sept personnes tuées par Boko Haram dans un camp de déplacés