Des affrontements ont éclaté jeudi à Caracas entre les forces de sécurité et les manifestants de l'opposition, toujours mobilisés malgré les violences entourant leurs rassemblements qui ont déjà fait 91 morts en trois mois. L'UE a demandé jeudi au gouvernement vénézuélien de "garantir la sécurité" des députés vénézuéliens, au lendemain d'un assaut contre le parlement de Caracas qui s'est soldé par sept blessés parmi les élus.
La Cour suprême (TSJ), accusée de servir les intérêts de gouvernement socialiste, était cette fois la cible des manifestants, qui exigent le départ du président Nicolas Maduro dans un contexte de profonde crise économique.
Les opposants ont tenté de rejoindre le bâtiment du TSJ mais ont été repoussés puis dispersés dans l'est de Caracas avec des gaz lacrymogènes, lancés jusqu'à l'intérieur d'un centre commercial très fréquenté.
De nombreuses personnes, dont des enfants et des personnes âgées, ont souffert des effets de ces gaz, certaines d'entre elles s'évanouissant, a constaté un journaliste de l'AFP.
Cette manifestation survient au lendemain de la violente irruption dans l'enceinte du Parlement - unique institution du pays contrôlée par l'opposition - de partisans du président Maduro qui ont blessé sept élus avant de séquestrer pendant neuf heures des députés et des journalistes. Le parlement est la seule institution du pays pétrolier sud-américain à être contrôlée par l'opposition.
Vers de nouvelles élections?
L'UE s'est prononcée à plusieurs reprises sur le Venezuela depuis le début de la crise. "Nous attendons des autorités qu'elles garantissent la sécurité des représentants du peuple élus démocratiquement, et l'intégrité des institutions démocratiques", a déclaré Catherine Ray, porte-parole du Service européen de l'Action extérieure.
Le président du Parlement européen, Antonio Tajani, a même envisagé des sanctions contre le gouvernement après s'être réuni en mai avec son homologue vénézuélien Julio Borges (opposition).
M. Tajani a condamné l'attaque contre l'Assemblée, "symbole de la démocratie", tout en se disant favorable à l'organisation de nouvelles élections dans le pays sud-américain.
Nouveaux affrontements entre manifestants et policiers au Venezuela