Le samedi 7 octobre 2017, notre collègue César Djedje Mel, journaliste à Ivoire Matin, a été pris à partie par des militaires commis à la sécurisation de l’opération publique de déguerpissement organisé par le ministère d’Anne Ouloto, sur le site de l’abattoir de Port-Bouet, en face de l’hôpital général de ladite commune.
Des militaires qui n’avaient pas de marquage ont détruit l’appareil téléphonique du journaliste, l’ont roué de coups, blessé à la tête et l’ont abandonné sans soins. Le collègue a dû se soigner à ses propres frais.
Informée de cette agression le lundi 9 octobre, la chargée de communication du ministère de la Salubrité, de l’environnement et du développement durable, a marqué son étonnement. Elle a indiqué qu’elle remonterait l’information. Ce qu’elle a affirmé avoir fait, tout en invitant néanmoins le journaliste à saisir la ministre par courrier.
Ce qui fut fait le vendredi 13 octobre 2017. Ce même jour, la victime de la barbarie militaire a saisi par courrier le ministre d’Etat Hamed Bakayoko, le ministre Bruno Koné ainsi que des organisations syndicales de journalistes telles que l’UNJCI et le SYNAPPCI. L’objet de ces courriers était de permettre l’identification des auteurs de la barbarie et qu’ils répondent de leurs actes devant la justice.
Face au silence des ministères cités plus haut, surtout celui d’Anne Ouloto, nous joignons sa chargée de communication. Elle assure avoir vu le courrier et l’a fait remonter vers le cabinet de la ministre qui a promis de contacter le journaliste. Rien n’y fit, jusqu’au 2 novembre où l’on célébrait la journée internationale de la lutte contre l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes.
Ce jour, nous joignons encore la chargée de communication qui explique que, c’est certainement préoccupé par la préparation de la COP23 en Allemagne, que le cabinet tarde à nous recevoir. Le journaliste n’a pas manqué de lui faire connaître son sentiment selon lequel, le ministère se montre complice des militaires.
Les faits resteront là jusqu’à ce que le ministère de la Défense saisisse le ministère d’Anne Ouloto sur cette affaire, en lui envoyant le courrier que le journaliste a adressé au ministre d’Etat Hamed Bakayoko. Il a également saisi la gendarmerie de Vridi où notre collaborateur avait porté plainte pour lui demander de mener l’enquête. Le journaliste avait été convoqué par la gendarmerie de Vridi à ce propos.
Malgré cela, le cabinet d’Anne Ouloto refuse de permettre que la justice soit faite. En effet, il joue à un jeu de ping-pong. Quand la chargée de communication assure qu’elle a informé le cabinet, qu’elle a même été auditionnée dans le cadre de l’enquête, celui-ci affirme qu’il n’est point informé de cette affaire.
Finalement, le cabinet affirme que seule la ministre Anne Ouloto peut donner l’identité des militaires dont elle s’est entourée pour cette opération du 7 octobre 2017. Cette attitude du cabinet d’Anne Ouloto laisse croire qu’il protège les agresseurs.
Photo:FBK / Le confrère César Djedje Mel, journaliste à Ivoire Matin