Oneplus one, un smartphone incroyable !

  • 17/07/2014
  • Source : Gizmodo
Vous avez peut-être déjà entendu parler du OnePlus One. C'est le "flagship killer" auto-proclamé entendant bien débarquer de Chine et battre le Nexus 5 à son propre jeu du "petit prix". Pas facile, non ? Mais le OnePlus One y parvient. Il est vraiment pas cher et si fantastique que c'en est presque incroyable.

Qu’est-ce que c’est ?

Un téléphone haut-de-gamme, à 300$ (220€) sans contrat, qui tourne nativement sous Cyanogenmod – une version dérivée d’Android, très populaire chez les bricoleurs. Une sorte de Nexus sans le nom. Un processeur Snapdragon 801 à 2,5 GHz, u écran de 5,5 pouces (environ 400 PPI) et une batterie de 3 100 mAh. Un autre téléphone appelé « One ». Un téléphone à 300$ d’une petite startup basée à Shenzhen qui a l’air vraiment trop bien pour être vrai. Un VRAI bon plan.

Pourquoi est-ce important ?


Pendant des années, Google a dominé le marché du low-cost, débloqué et sans contrat, avec sa gamme Nexus. Après tout, comment peut-on proposer des téléphones valant 800$ à seulement 300$ sans pouvoir fournir soi-même le matériel ?

OnePlus semble avoir trouvé le moyen (avec des marges extrêmement faibles, sans aucun doute) et le résultat est un appareil haut-de-gamme qui vous en offre non seulement énormément pour votre argent mais qui le fait sans être pieds et poings liés à Google. Oui, le OnePlus One est livré avec des applications Google installées, comme Gmail, mais les boutons physiques ou un système d’exploitation modifié, voilà quelque chose que vous ne verrez jamais sur un Nexus. Le OnePlus One se place parmi les meilleurs smartphones à moins de 400$ et ouvre un monde pas complètement pensé par Google. C’est un vrai bouleversement.

Design



Dès que l’on pose les yeux/mains sur le OnePlus One, on sait que l’on a affaire à un appareil haut-de-gamme, presque impossible pour un tarif de 300$. Il a un bon poids et l’écran va presque jusqu’aux bords, de quoi offrir à vos doigts une bonne surface. Et il est aussi très joli à regarder.



À l’arrière, au lieu du métal, d’un plastique doux au toucher, ou de quelque chose de brillant et plutôt bon marché, le OnePlus One que nous avons testé (« Sandstone Black ») a une texture intéressante. On dirait une matière plastique mais ça ressemble à l’intérieur d’une protection pour tablette, comme la partie qui est en contact avec l’écran quand elle est en place. C’est unique et plutôt étrange mais dans l’ensemble bien appréciable. Par contre, ça donne l’impression de se salir très vite mais après une semaine, il s’en tire bien. Et il a même admirablement survécu à un passage sur le comptoir sale de ma cuisine.

Le style du OnePlus One va bien au-delà du simple téléphone. C’est le premier appareil depuis longtemps qui m’impressionne vraiment. C’est vrai : son câble micro USB est super. Les câbles gainés valent vraiment leur argent, et ils ne s’emmêlent pas.



L’écran, un LCD IPS de 1080×1920 pixels, est fantastique en toutes circonstances. Il n’a certes pas le contraste, les noirs profonds ou la capacité en plein jour d’un écran AMOLED, mais il est très beau. Vraiment capable de tenir la comparaison avec tous les autres du marché.

Et en bas de l’écran, on retrouve les boutons physiques, une longue tradition sur les smartphones haut-de-gamme Android, mais le OnePlus One a décidé de les garder. Un pour les « Réglages », un pour « Home » et un pour « Retour », de gauche à droite. Autrement dit, un ordre inversé par rapport aux boutons logiciels si familiers sur Android, ce qui demande un peu d’ajustement. Et le bouton « Réglages » ouvre par défaut le menu réglages d’une application (utile ou pas, c’est selon). Il est tout à fait possible d’en changer le comportement dans les paramètres de Cyanogenmod, pour par exemple remettre l’accès au multitâche.

Heureusement, ces boutons restent compacts en bas de l’appareil, et Cyanogenmod permet de les désactiver tous pour ne conserver que les boutons logiciels. Mais j’aurais préféré qu’ils ne soient pas là du tout.

À l’usage

Système d’exploitation

Au cœur de l’expérience du OnePlus One, Cyanogenmod. Pour les non-initiés, il s’agit d’une version modifiée d’Android, un peu comme le Fire OS d’Amazon, sans autant de changements ceci dit. Il est développé par la société Cyanogenmod et non par Google, et de fait, les mises à jour prennent davantage de temps, pour que les ingénieurs les rendent compatibles à chaque téléphone.

Mais ne vous laissez pas avoir par le simple fait qu’il ne soit pas directement issu de Mountain View : Cyanogenmod conserve bien l’esprit originel d’Android. L’interface est quasiment identique et pourtant les changements sont visibles immédiatement, notamment avec tous ses hexagones.



Et contrairement à Fire OS, Cyanogenmod et le OnePlus One proposent vos applications Google installées par défaut, même s’il est un jour possible que ce ne soit plus le cas si Cyanogenmod venait à perdre les faveurs de Google. Cette version est en tout cas suffisamment similaire à Android nu que Google a donné son consentement.

Alors, quelles sont les différences ? Tout devient clair dès que vous plongez dans les réglages, où vous pouvez activer les fonctionnalités les plus utiles de Cyanogenmod, la plupart d’entre elles étant des fonctionnalités que l’on apprécierait grandement sur Android mais que ne sont pas (encore) présentes.

La plus utile serait certainement « Profils ». Ces profils peuvent être créés, sauvegardés, déclenchés manuellement ou automatiquement – via NFC ou dès la connexion à un réseau WiFi par exemple -. Dès que l’appareil est connecté au réseau de la maison, on peut ainsi appeler le profil « Maison » qui désactive l’écran de verrouillage, monte le son des notifications et désactive le GPS, tout cela automatiquement. Bien sûr, ce genre de chose est possible avec Android nu, mais c’est appréciable que ce soit intégré nativement.

Et ce n’est là que le début de toutes les bonnes choses qu’a à proposer Cyanogenmod. Les options sont interminables : raccourcis vers les applications sur l’écran de verrouillage et personnalisation poussée à l’extrême.




Performances


Bien sûr, ça aide d’avoir un matériel performant pour faire tourner un OS modifié. Le OnePlus One embarque un Snapdragon 801 à 2,5 GHz – la puce la plus rapide sur le marché actuellement – et 3 Go de RAM. Résultat, un téléphone qui n’est (presque) jamais à la traine, que vous soyez en train de faire les tâches les plus basiques ou de jouer à Hitman Go. Je n’ai jamais rencontré de quelconques soucis de performances, à part lorsque Snapchat s’est mis à freezer, mais c’était probablement la faute de l’application.

Avec un moteur si puissant sous le capot et un si bel écran à alimenter, l’autonomie pourrait être un souci. Heureusement, la batterie de 3 100 mAh du One offre suffisamment de jus pour passer la journée. J’ai passé la plupart de mon temps avec le OnePlus One chez mes parents, et même si je me levais à 11h tous les jours (!), je lui en ai fait voir des vertes et des pas mûres. Notamment des heures sur Twitter, à écouter des podcasts, à traîner en attendant que quelque chose arrive. De nombreuses sessions de près d’une heure d’utilisation ininterrompue. Et chaque jour, le One affichait encore 25% de batterie restante vers 2 ou 3 heures du matin. Jamais je n’aurais eu ça avec mon Nexus 5.



Le seul problème finalement, c’est si vous essayez de charger le One avec un chargeur inadapté. Quand on le branche sur un chargeur quelconque, comme celui que j’utilisais pour mon Nexus 5, on se réveille en constatant qu’il n’est passé que de 10 à 75% en 6 heures de sommeil. Mais quand on utilise le chargeur offert (et bien plus stylé) avec le One, les temps de recharge sont bien plus raisonnables.

Caméra

Alors oui, la caméra du OnePlus One n’est pas formidable, mais ce n’est pas exécrable non plus. Le capteur de 13 MP s’en sort très bien en pleine lumière, et bien moins en faible luminosité. Même s’il est possible de réussir quelques bons clichés, de nombreuses photos sont floues, principalement à cause de la stabilisation d’image et de la vitesse de mise au point plutôt lente. Il fera le boulot avec une bonne luminosité et si vous n’êtes pressé, mais ça s’arrête là.

J’ai prêté le OnePlus One à mon collègue Mario, bien plus qualifié pour évaluer la caméra du smartphone, et, d’après lui, la stabilisation d’image est vraiment mauvaise – même en faisant très attention à ne pas bouger les mains – et en basse luminosité, c’est « une catastrophe », il n’y a qu’à voir cet exemple.



Ceci étant dit, ces résultats ont été obtenus avec l’application Appareil Photo fournie. Si vous utilisez l’application photo de Cyanogenmod (que j’avais complètement oubliée), les choses s’améliorent un peu. La stabilisation est bien meilleure, et en faible luminosité, les clichés sont moins désastreux. Et l’application de Cyanogenmod a aussi une interface entièrement personnalisable, il est possible de bouger l’emplacement de tous les boutons sur l’écran pour ne pas gêner la prise de vue. Et il y a aussi un mode rafale et le HDR.

Utiliser la bonne application pour la caméra du One vous le ramène plus près de la concurrence, mais ce n’est définitivement sur ce point qu’il tirera son épingle du jeu. Pour un téléphone à 300$ par contre, il est difficile de se plaindre. Et c’est mieux que sur le Nexus 5, pour ne pas dire bien mieux.

On a aimé

Cyanogenmod est fantastique. Les changements ne sont pas intrusifs, le OnePlus One ressemble fort à un appareil sous Android nu. Si vous avez l’habitude d’Android, vous ne serez pas perdu avec Cyanogenmod comme vous pourriez l’être avec une surcouche propriétaire. Et parce que Cyanogenmod n’est pas uniquement une surcouche mais un OS à part entière, vous apprécierez ses nombreux superpouvoirs.

Pouvoir choisir entre les boutons matériels et les boutons logiciels est vraiment pratique, les gestes sont même reconnus quand l’écran est éteint, pratique, quand ils sont bien reconnus en tout cas. Bien évidemment, des fonctionnalités de ce genre sont tout à fait accessibles en rootant et/ou flashant son appareil, mais avec le OnePlus One, tout cela est disponible immédiatement.

Le One est magnifique. Ses courbes subtiles et son dos texturé en font un vrai plaisir à prendre en main. C’est le genre d’appareil sur lequel les gens se retournent, en bien. Difficile de faire d’un simple rectangle quelque chose d’unique mais l’intégration de l’écran sur le châssis en métal est parfaite et très subtile. Un bien belle pièce de technologie.



Il commence à 300$, et seulement 350$ pour la version 64 Go. Autrement dit, une « broutille » par rapport aux sommes réclamées par les plus haut-de-gamme, et il fait presque tout aussi bien que les plus grands.

On n’a pas aimé

Il y a bien quelques petites critiques à formuler. Si Cyanogenmod n’est pas vraiment intrusif, certaines de ses fonctionnalités activées par défaut ne fonctionnent pas parfaitement et sont plutôt casse-pieds. Je ne me souviens même pas du nombre de fois où le flash s’est déclenché dans ma poche parce qu’il avait détecté que ma jambe avait dessiné un « V » sur l’écran, le geste qui active le mode lampe torche. Heureusement, on peut le désactiver.

La navigation avec les boutons physiques intégrés a vraiment l’air absurde. Fort heureusement, ils sont bien placés sur le châssis, donc si vous décidez de les désactiver dans Cyanogenmod et que vous leur préférez leurs homologues logiciels, ils ne vous voleront pas trop de place.



La caméra n’est pas fantastique. Elle n’est pas inutilisable ou quoi que ce soit, mais s’il vous faut absolument une caméra digne de ce nom, vous risqueriez d’être déçu. Idem pour les haut-parleurs. Mais on le répète : Trois… Cent… Dollars !

Le OnePlus One est un peu grand. Il n’y a rien de mal à avoir un grand téléphone si c’est votre truc, mais il ne réussit pas vraiment mon (seul) test d’ergonomie : difficile de tirer la barre des notifications avec mon pouce en supportant le poids de l’appareil avec le petit doigt, et pourtant j’ai de grandes mains et de longs doigts. Ce serait pas mal s’il y avait une version plus petite, plus proche des 5 pouces.



Toutes les fonctionnalités rajoutées par Cyanogenmod – comme les profils personnalisables et les thèmes permettant même de modifier l’animation du démarrage – sont sympathiques, mais tourner sous une version alternative d’Android est un frein aux mises à jour de Google. Lorsque Android L sera disponible, il vous faudra patienter pour en profiter dans Cyanogenmod, et cela prendra probablement plusieurs mois. Alors, même si le OnePlus One ressemble fort à un Nexus en prix et fonctionnalité, il n’aura pas les mises à jour aussi rapidement.

Et alors, j’achète ?

Oui ! Sans aucun doute ! Si vous le pouvez. Le seul problème, finalement, avec le OnePlus One, c’est qu’il faut une invitation pour pouvoir en commander un et la demande est bien plus importante que l’offre. Alors, si vous voulez le vôtre, il faudra que vous connaissiez quelqu’un ou que vous ayez beaucoup de chance pour recevoir une invitation.
Et avant que vous ne demandiez, Non, je n’ai pas d’invitation.

La version 16 Go coûte 300$, mais il ne suffit que de 50$ de plus pour passer aux 64 Go. Appréciable. Je pense que je serais bien content de retourner à mon Nexus 5 légèrement plus petit, mais si vous avez la chance d’avoir une invitation, le OnePlus One est une alternative parfaitement viable au Nexus, à la fois concernant l’expérience et le prix. Et c’est une vraie réussite.

Le OnePlus One est-il alors le « flagship killer » qu’il prétend être ? Il le pourrait assurément, mais seulement s’il parvient à être mieux livré. Pour l’heure, il ne s’agit que d’une fantastique curiosité qui requiert des contacts ou une chance folle pour pouvoir mettre la main dessus. Mais si vous en avez la possibilités, achetez-le.