Organisation du concours d’entrée à l’ENS par la DOREX : "un anachronisme" selon le directeur de l’ENS

  • 12/02/2014
  • Source : AIP
Abidjan - Le directeur général de l’Ecole de l’Ecole normale supérieure (ENS), Pr. Sidibé Valy, dénonce "un anachronisme" dans le décret attribuant "l’organisation et la supervision" des concours de cet Etablissement public national à une structure, la direction de l’orientation et des examens (DOREX) du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

L’article 19 du décret du 19 novembre 2011 portant organisation du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique stipule que la DOREX "organise et supervise les concours d’entrée dans les grandes écoles publiques".
"C’est un anachronisme parce qu’on ne peut vous demander d’être acteur et superviseur, c’est-à-dire évaluateur de vos propres actes", a dénoncé mardi Pr. Valy lors d’un entretien avec l’AIP.
 
"Que l’ENS organise ses concours selon le manuel de procédures qui prévoit le paiement des frais de préinscription de 10.000 FCFA et une pochette de 2.000 FCFA auprès du service comptable et que l’on nous juge au résultat d’autant plus que de 2006 à 2010 c’est sous la tutelle du même ministre que l’ENS a organisé tous les concours", insiste-t-il.
 
"La DECOES (Direction des examens et concours de l’enseignement supérieur) devenue par la suite DOREX s’occupait uniquement de l’organisation du BTS (Brevet de technicien supérieur). Aujourd’hui cette structure vient s’approprier ce que l’ENS a ordinairement fait et continue de faire", regrette-t-il soulignant que "l’ENS est une institution, un EPN disposant de la personnalité morale et de l’autonomie financière et dont les recettes sont prévues par la loi pour être reversées à l’agent comptable nommé par le ministère de l’Economie".
 
Subventionnée à hauteur de 75%, l’ENS doit contribuer à hauteur de 25% de son budget en produisant des ressources propres à travers les frais liés à la préinscription aux concours, l’inscription, les cours intensifs d’anglais, la vente de pochettes, les cours préparatoires aux concours.
 
"Non seulement la collecte des dossiers de candidature se fait désormais au service des examens et concours de l’INP-HB (Institut national polytechnique Houphouët-Boigny) qui est un EPN distinct tout comme l’ENS mais en plus on nous fait savoir que l’ENS ne fait même plus la préinscription en ligne or c’est l’ENS qui organise ses concours du choix des sujets à la proclamation des résultats en passant par les compositions et les corrections", dénonce Sidibé Valy.
 
"Si c’est parce qu’on ne me fait plus confiance ou si c’est parce qu’en tant que gardien du temple je m’oppose à ces décisions que l’on estime que c’est de l’insubordination, je l’assume entièrement et j’attends mon décret de radiation" , insiste-t-il, promettant toutefois que "le besoin ayant été exprimé, le concours sera organisé mais pas dans les circonstances telles qu’envisagées actuellement".
 
Après quatre ans sans concours de recrutement, l’Ecole normale supérieure d’Abidjan doit organiser un concours pour le recrutement de 3.896 enseignants et personnels d’encadrement des lycées et collèges, selon ses missions qui lui sont dévolues depuis sa création.
 
La directrice de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Pr Adohi Krou Viviane, a annoncé début février une batterie d’innovations pour le concours d’entrée à l’ENS cette année, dont la suppression des frais d’achat des pochettes, la réservation de la visite médicale aux seuls candidats admissibles, le paiement des frais de préinscription de 10.000 auprès de compagnies de téléphonie mobile.
 
Le sous-directeur de La DOREX, Dr. Brice Kouassi, joint au téléphone a dit que le volet administratif du concours relève de sa structure, la compétence pédagogique relevant de l’ENS. Il a toutefois souhaité que les médiations en cours ramènent la sérénité autour de ces concours pour lesquels plusieurs candidats se manifestent.