Le directeur exécutif de Randgold Resources, Mark Bristow a indiqué, ce samedi à l’hôtel Ivoire, que depuis son inauguration en 2010, la mine de Tongon a produit 2,7 millions d’onces d’or et en 2017, elle a affiché des bilans record.
Elle a produit 288 000 onces en effet en 2017 et s’est fixée un objectif de production de 290 000 onces en 2018. Mais la société qui compte maintenir une présence à long terme en Côte d’Ivoire où elle dispose d’un grand portefeuille de permis d’exploration est confrontée au phénomène de l’orpaillage clandestin et illégal qui prend des proportions de plus en plus inquiétantes malgré les actions initiées par l’Etat en vue d’y mettre un terme. « C’est vrai que le gouvernement entreprend certaines actions, il a son plan pour lutter contre ce phénomène, mais la situation ne fait qu’empirer sur le terrain et nos équipes d’exploration courent d’énormes risques chaque jour. Les orpailleurs ne cessent d’accroitre en nombre et de se renforcer. A l’heure où je vous parle, ils sont à 500 m de la cible de Fonondara (Mankono) – qui est l’une de nos meilleures perspectives, et que nous cherchons à protéger depuis trois ans déjà », interpelle Senghor, le responables des opérations d’exploration.
La situation de plus en plus préoccupante
« Le problème c’est que des ressources que nous avons dévoilées comme celles de Fonondara, qui pourraient donner des mines de la taille de Tongon voire mieux, risquent d’être minés par les orpailleurs. En plus de Boundiali, l’orpaillage s’étend sur tous nos permis d’exploration. Ils sont à 300 m de la cible de Gongogo qui présente un potentiel de plus d’un million d’onces d’or », précise le collaborateur de Mark Bristow.
La situation ne fait donc que s’empirer, voilà pourquoi Randgold Resources demande l’appui du gouvernement à
protéger les sites et mettre fin à l’action des exploitants illégaux. C’est ce terme qui convient, précise Mark Bristow, pour désigner ceux qui s’adonnent à l’exploitation illégale de l’or. « Ces exploitants illégaux, indique-t-il, font de l’activité minière, avec des moyens importants dont des engins lourds et des procédés d’exploitation qui font appel à des produits dangereux comme le cyanure. »
L’Etat doit prendre ses responsabilités
Ce phénomène est différent de l’orpaillage, qui est une activité traditionnelle qui ne va qu’à une certaine profondeur et ne pose donc pas de véritables problèmes aux sociétés minières, note Mark Bristow qui appelle à son tour l’Etat ivoirien à prendre ses responsabilités pour mettre fin à l’activité des illégaux. Il a réitéré sa proposition à l’Etat de créer des couloirs d’orpaillage, une autre possibilité étant de trouver des activités alternatives qui détournent les jeunes de l’exploitation illégale des ressources minières. « C’est une équation assez complexe, assez difficile à résoudre », a déclaré le CEO Mark Bristow...
Le directeur exécutif de Randgold Resources, Mark Bristow