Ouraga Bertin (chef de village de Mama) : “Unissons-nous derrière Ouattara”

  • 29/08/2013
  • Source : Le Patriote

Ouraga Bertin est le chef de Mama, village natal du président Laurent Gbagbo, actuellement en détention à La Haye aux Pays Bas. Cette autorité coutumière a maille à parti depuis un moment avec les jeunes de son village qui l’accusent d’avoir « trahi la lutte » pour avoir reçu à son domicile Guillaume Soro lors de sa visite à Gagnoa. Notre équipe de reportage s’est rendu dans cette localité de près de 3000 âmes pour nous imprégner de la tension qui y règne après le passage du numéro deux du pays. Ce mercredi 28 août, nous sommes accueillis par un jeune d’environ 30 ans.

Serges Dacoury, se nomme-t-il. Cultivateur de son état, il nous exprime sa colère en ces termes dès notre approche : « Allez écrire que nous ne voulons plus de ce chef qui est un traite. Il a vendu la lutte, Laurent Gbagbo ne va jamais le lui pardonner. Il a reçu de l’argent de Soro, c’est un traître. Un vrai Bété ne peut jamais agir comme cela », nous lance-t-il au visage, non sans tirer deux bouffées de cigarettes. Des vendeuses de vivriers du marché de Mama sont aussi amères contre leur chef. « Nous ne comprenons pas l’attitude de Ouraga Bertin. Il a osé emmener Soro Guillaume dans notre village. Nous ne pouvons jamais l’oublier», martèle Ange Gnaoré qui se réclame membre de la section FPI de Ouragahio. Plus loin, ce sont des proches du chef Ouraga Bertin que nous rencontrons pour avoir leurs commentaires sur ce comportement de certains jeunes de ce village. « Il y a des cadres locaux du FPI qui ont donné de l’argent aux jeunes pour destituer le chef de ce village. Alors que celui-ci est le représentant de l’Etat. Il n’est pas à la solde d’un parti politique. Comment alors le taxer de vendu. Il a vendu quoi ? », questionnent Gbaka Roger et Yohou Robert Anicet que nous avons interrogés dans un bistrot du village. Nous avons effectué une visite au chef de Mama pour nous enquérir de ses nouvelles après les menaces de ces jeunes que l’on qualifie de « drogués et de faussaires ».

L’on nous fait savoir que le maitre des lieux est absent. « Il vient de prendre la route pour Abidjan pour des traitements », nous fait savoir son gardien. Vrai ou faux ? Nous tentons donc de rentrer en contact avec le chef par le biais de l’un de ses fidèles compagnons. Cela s’avère payant. Au bout du fil, Ouraga Bertin qui ne comprend ses menaces, nous fait savoir qu’elles sont l’?uvre des voyous spécialisés dans la vente illicite de plantation et de stupéfiants. « Je n’ai rien à dire pour le moment. Je crois que j’ai reçu le président de l’Assemblée nationale pour la simple raison qu’il est la deuxième personnalité du pays. Ne pas le recevoir est une insulte aux autorités. Il est venu nous parler de beaucoup de choses et surtout de notre enfant, Laurent Gbagbo», a-t-il rappelé. Avant d’intercéder auprès du chef de l’Etat pour qu’il pèse de tout son poids pour que l’un de ses fils Laurent Gbagbo puisse être libéré. Cela, estime-t-il, donnera un coup d’accélérateur au processus de réconciliation. Il se réjouit aussi de la libération de certains pro-Gbagbo qui ont bénéficié d’une liberté provisoire de la part de la justice ivoirienne. Ouraga Bertin a noté que les populations de son village, contrairement à ce qui se dit dans la presse, sont engagées dans le processus de réconciliation et de paix, cher au Président de la République, Alassane Ouattara. « Chez nous en pays bété, on dit que les jours se succèdent. Un président est parti, un autre président est arrivé. Unissons-nous derrière le nouveau, sans ranc?ur, pour continuer ensemble à construire la Côte d`Ivoire.

C`est pourquoi, au nom de la réconciliation, nous sommes tous engagés dans cette nouvelle dynamique de réconciliation et de paix dans notre pays », a-t-il argué. Le chef de Mama a, par ailleurs, profité de notre échange pour remercier le député Djohoré Abel qui a pesé de tout son poids pour le faire sortir de la brousse lors de la crise postélectorale. « Je dis vraiment merci à ce grand homme qui prône la réconciliation nationale partout où il passe. Nous l’encourageons à continuer sur sa lancée », s’est-il voulu reconnaissant. Pour finir, Ouraga Bertin a salué l’esprit de paix et de réconciliation du président de l’Assemblée nationale qui a démontré aux yeux de tous qu’il est pour la paix définitive dans notre pays. « Il est venu parler de paix à nos frères et s?urs et nous tenons vraiment à lui rendre hommage pour cela », a précisé le chef Ouraga Bertin.

Gervais Amany à Gagnoa