Un atelier mondial sur le travail des enfants, le travail forcé, l'esclavage moderne et la traite des êtres humains dans les chaînes d'approvisionnement des matières premières s'est ouvert, mardi à Abidjan, en présence de près de 130 participants représentant les gouvernements, les organisations d'employeurs et de travailleurs d'une vingtaine de pays du monde ainsi que des représentants d'institutions internationales, a constaté APA sur place.
Cette réunion inter-régionale de l'Alliance 8.7 (Initiative mondiale contre le travail des enfants) co-organisée avec le Bureau international du travail (BIT) qui durera 48 heures, a été ouverte officiellement par la première dame ivoirienne Dominique Ouattara.
« L'atelier de réflexion qui nous réunit aujourd'hui, nous permettra d'examiner les progrès réalisés depuis la création de l'Alliance et de consolider les acquis. Il nous sera ainsi possible de mieux planifier et d'accélérer nos actions futures en faveur de l'éradication du travail forcé, de l'esclavage moderne, de la traite des êtres humains et du travail des enfants », a expliqué Mme Ouattara dans une allocution d'ouverture de ces assises.
« Cette importante rencontre vise à examiner spécifiquement la question du travail des enfants dans les domaines de l'agriculture, des mines et de la pêche», a-t-elle ajouté.
Poursuivant l'épouse du président ivoirien qui est également la présidente du Comité national de surveillance des actions de lutte contre la traite, l'exploitation et les pires formes de travail des enfants en Côte d'Ivoire, a énuméré une série d'initiatives entreprises par les autorités ivoiriennes en vue d'éliminer ce fléau dans le pays.
Elle a cité entre autres, le renforcement du dispositif législatif avec l'adoption en 2016 d'une loi interdisant la traite des êtres humains et qui protège les victimes et les témoins ainsi que la création au plan institutionnel d'un comité national de lutte contre la traite des êtres humains.
La première dame ivoirienne a conclu son adresse en invitant tous les pays membres de l'Alliance 8.7 à « accentuer » les efforts dans la lutte contre le travail forcé, l'esclavage moderne, la traite des êtres humains et le travail des enfants.
Avant elle, Pascal Abinan Kouakou, le ministre ivoirien de l'emploi et de la protection sociale, a dit la volonté de la Côte d'Ivoire à « s'engager comme pays pionnier de l'Alliance 8.7» en vue d'éradiquer le travail des enfants.
Pour sa part, Cynthia Samuel, la directrice Régionale pour l'Afrique du BIT, a déploré un problème d'application des normes internationales du travail dans plusieurs pays africains.
«72 millions d'enfants africains étaient dans le travail des enfants en 2016... L'horloge tourne et nous ne devons pas continuer de fonctionner comme d'habitude. La cible peut être atteinte, il ne s'agit pas d'une mission impossible », a-t-elle estimé.
« La majorité des 152 millions d'enfants qui exercent un travail forcé sont dans le secteur informel. Notre objectif, c'est de faire l'état des lieux et présenter un nouveau plan d'actions», a indiqué à son tour, Beate Andreess, chef de service des droits fondamentaux au BIT.
Lancé le 21 septembre 2016 à New-York aux États Unis, l'Alliance 8.7 qui regroupe plus de 200 organisations internationales et pays, est une initiative mondiale visant à libérer le monde du travail forcé, de l'esclave moderne, de la traite des personnes et du travail des enfants.
Cette initiative entend également contribuer à faire avancer les objectifs de développement durable relatifs à la pauvreté, à l'éducation, au travail décent...
LB/ls/APA
Ouverture à Abidjan d'un atelier mondial sur le travail des enfants