Une formation destinée à renforcer les capacités des magistrats ivoiriens sur les crimes internationaux et les modes de responsabilités s’est ouverte, jeudi, à Abidjan à l’initiative du Centre international pour la justice transitionnelle (ICTJ), a constaté APA sur place dans la capitale économique ivoirienne.
Cette session financée par l'Union européenne s'inscrit dans le cadre du programme «mise en œuvre du principe de la complémentarité : Renforcement de la réponse nationale aux crimes internationaux en Côte d'Ivoire ».
A l'ouverture des travaux, Rouba Daléba, Avocat près de la Cour suprême d'Abidjan, Représentant le ministre Mamadou Gnénéma Coulibaly, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, des droits de l'homme et des libertés publiques s'est réjoui de cette initiative de ICTJ.
‘'L'enjeu est de taille (…). Les magistrats ivoiriens ont certes une solide formation académique .Mais la justice transitionnelle est une spécialité nouvelle pour la plupart d'entre eux ‘', a-t-il souligné.
Le représentant du garde des sceaux a par ailleurs invité les magistrats à « appliquer sans haine et sans faiblesse la législation pénale en vigueur ».
Le Chef de mission de ICTJ, Mohamed Suma a pour sa part indiqué que son organisation a pour mission d'aider le gouvernement ivoirien dans la lutte contre l'impunité et l'avènement d'un Etat de droit.
« La Côte d'Ivoire a affiché sa volonté d'avoir une justice équitable. De nombreux changements et défis s'imposent pour les magistrats dans ce contexte », a-t-il estimé.
Poursuivant, il a rappelé que ce séminaire qui prendra fin samedi, a entre autres pour objectifs de renforcer les compétences des magistrats dans l'analyse des éléments constitutifs et de preuves des crimes internationaux, des modes prévus par le code pénal ivoirien, d'aider les magistrats à se familiariser avec le droit national récemment modifié dans le traitement des crimes de la crise postélectorale.
Le parlement ivoirien a adopté en mars 2015 une législation qui transpose les crimes prévus par le Statut de Rome dans le droit national ivoirien. La crise postélectorale qu'a connue la Côte d'Ivoire à la suite de l'élection présidentielle d'octobre 2010 a fait officiellement 3000 morts.
Plusieurs structures ont été créées pour faire la lumière sur ces violences postélectorales notamment la Cellule spéciale d'enquête et d'instruction (CSEI), la Commission nationale pour la réconciliation et l'indemnisation des victimes (CONARIV). Elles bénéficient de l'appui de ICTJ de même que la ratification de nombreux traités internationaux.
LS
Photo:APA / Une formation destinée à renforcer les capacités des magistrats ivoiriens sur les crimes internationaux et les modes de responsabilités s’est ouverte, jeudi, à Abidjan