La 21ème réunion du Comité régional de programmation et de suivi (CRSP) du Comité permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) s’est ouverte lundi à Abidjan dans un contexte de « sécurité alimentaire caractérisé par des productions céréalières satisfaisantes » dans la plus part des pays membre de cette organisation.
S'exprimant à l'ouverture des travaux des experts, le Secrétaire exécutif du CILSS, Dr Djimé Adoum a salué « l'engagement sans faille » du Président ivoirien Alassane Ouattara, en faveur du rayonnement de cette institution. Cette 21ème réunion CRSP se tient en prélude à la 49ème session ordinaire du Conseil des ministres.
« En décidant d'accueillir la 49ème session ordinaire du Conseil des ministres, la Côte d'Ivoire renouvelle sa vocation maintes fois affirmée de terre d'accueil et de carrefour de brassage en Afrique de l'Ouest », a souligné Dr Adoum à ce propos.
Malgré les efforts consentis par les Etats et leurs partenaires depuis plusieurs décennies, force est de reconnaitre que certaines populations peinent encore à se nourrir convenablement.
« Cette situation est imputable tant aux aléas climatiques, à une agriculture peu performante et peu productive qu'à la faible intégration du marché régional », a estimé le patron du CILSS.
De même, a-t-il expliqué, « la forte complémentarité entre les pays du Sahel et les pays côtiers en termes de production n'est pas suffisamment prise en compte dans le commerce régional. Même en année de bonne production agricole, les produits agroalimentaires ont de la peine à circuler convenablement des zones excédentaires vers les zones déficitaires, preuves que la complémentarité est un capital faiblement exploité ».
L'élargissement progressif de la zone d'intervention du CILSS aux pays de la côte constitue une des réponses pertinentes à cette question cruciale d'intégration du marché régional. Dr Djimé Adoum a également prétexté de cette cérémonie d'ouverture pour dresser le bilan de l'institution qu'il dirige.
La période qui s'est écoulée depuis la 20ème réunion du Comité régional de programmation et de suivi, a été riche en résultats probants, ce qui a contribué à améliorer la gouvernance interne et externe du CILSS pour en faire une institution crédible au service des Etats membres.
Sur le plan de la gouvernance interne, le CILSS poursuit ses efforts pour moderniser ses instruments de gestion afin d'améliorer sa situation et apurer ses dettes.
« Des avancées notables sont également enregistrées dans la gestion et le renforcement du personnel avec le recrutement en 2010 de plusieurs cadres sahéliens pour accompagner notre ambition d'étendre nos activités à toute l'Afrique de l'Ouest et même au-delà », a encore expliqué le Secrétaire exécutif du CILSS.
L'Institution a continué à assurer le leadership à travers le dispositif régional de prévention et de gestion des crises alimentaires (PREGEC), avec notamment son rôle prépondérant dans la mise en œuvre de l'Alliance globale pour l'initiative résilience-Sahel et Afrique de l'Ouest (AGIR).
Cette alliance, vise à promouvoir une plus grande résilience des populations vulnérables en fédérant dans une même approche les réponses à l'urgence et celles s'attaquant aux causes structurelles de l'insécurité alimentaire et de la malnutrition chronique. L'initiative est entrée dans sa phase active avec la mise en place effective de la cellule technique en janvier 2014.
Dr Adoum croit en outre qu'avec la tenue du forum de haut niveau en novembre 2013 à Nouakchott sur pastoralisme et celui de Dakar sur le développement de l'irrigation, avec l'appui de la Banque mondiale, le Sahel connaîtra une nouvelle impulsion dans ces secteurs clés de son développement.
« Pendant les deux jours à venir de vos délibérations, vous devez examiner d'un œil critique les différents rapports qui vous seront présentés par les experts et formuler des propositions concrètes et pertinentes, pour faciliter les prises de décision au niveau du Conseil des Ministres », a-t-il exhorté les participants.
Djimé Adoum a dans cette foulée relevé le prix qu'il attache aux contributions des CONACILSS et des experts financiers des Etats. Pour lui, ces contributions sont essentielles dans la prise en compte des attentes combien importantes des Etats membres dans les différents programmes.
« Je voudrais exprimer toute notre gratitude à nos partenaires techniques et financiers et souhaiter que notre coopération se poursuive dans l'intérêt des populations sahéliennes et aussi ouest-africaine », a conclu le Secrétaire exécutif du CILSS.
Le Comité Permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) dont le siège se trouve Ouagadougou au Burkina Faso, a été créé le 12 septembre 1973 à la suite des grandes sécheresses qui ont frappé le Sahel dans les années 70.
Il regroupe à ce jour 13 Etats membres dont : 8 Etats côtiers (Bénin, Côte d'Ivoire, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Mauritanie, Sénégal, Togo) ; 4 Etats enclavés (Burkina Faso, Mali, Niger, Tchad) et 1 État insulaire (Cap Vert). Le Secrétariat exécutif du CILSS est dirigé par le Tchadien Djimé Adoum.
Ouverture à Abidjan de la 21ème réunion du Comité régional de programmation et de suivi du CILSS - Photo à titre d'illustration