Un séminaire international destiné à tirer un bilan global du processus de Désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) des ex-combattants en Côte d'Ivoire s'est ouvert, mercredi, à Yamoussoukro (230 km au Nord d'Abidjan) avec la participation de plusieurs pays africains.
A l'ouverture des travaux, le Coordonnateur de la Cellule de coordination, de suivi et de réinsertion (CCSR) des ex-combattants qui a pris le relais de l'Autorité pour le Désarmement, la démobilisation et la réintégration (ADDR) des ex-combattants, Kodia Christian Ago a situé les enjeux de cette rencontre.
Pendant deux jours, les participants vont mesurer les difficultés liées à cette mission du fait du "contentieux accumulés pendant dix années de crise", ainsi que le cheminement pour arriver à une réintégration "équitable et durable" qui a été "long et délicat".
L'action de l'Etat de Côte d'Ivoire, activement soutenue par celles de tous les partenaires acteurs du processus qui a permis d'atteindre l'objectif assigné sera également revisitée au cours de cette rencontre à travers des panels sur le désarmement, la resocialisation, la réintégration sociale et communautaire.
Le Général Sénégalais Babacar Gaye, ex- Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU et le chef de la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies en République centrafricaine (MINUSCA) du 15 septembre 2014 jusqu'à sa démission le 12 août 2015, a pour sa part félicité les autorités ivoiriennes pour les efforts accomplis dans le processus du désarmement.
La mission DDR en Côte d'Ivoire est en cours d'achèvement. Elle recouvrait le désarmement, la démobilisation, et la réintégration des 74 000 ex-combattants identifiés comment ayant participé à un moment ou à un autre à la longue période de crise de dix années qui a secoué la Côte d'Ivoire de 2002 à 2011.
Après plusieurs tentatives infructueuses, cette mission a été confiée à l'ADDR en août 2012, organisme unique placé sous l'autorité du Conseil national de sécurité présidé par le Président de la République. Il s'agissait de contribuer à la restauration de la sécurité, la consolidation de la paix, à la réconciliation et au développement en Côte d'Ivoire.
Après trois années d'action, la mission s'achève avec succès , puisque 93% des ex-combattants, soit 69 505 personnes dont 6105 femmes ont pu être réinsérées et réintégrées par l'ADDR. Au niveau du désarmement, 39 279 armes et explosifs dont 35 628 armes ont été collectés et près de 3,3 millions de munitions ont été récupérées.
Il faut être conscient qu'un suivi sera nécessaire pour assurer la durabilité de la réintégration, ce qui invite à rester mobilisé, estime un spécialiste.
Sans nul doute, la résolution de cette épineuse question de la réintégration socio-professionnelle des ex-combattants dans les secteurs du commerce et service, de l'agropastoral, de l'artisanat, du transport, de l'administration publique, des bâtiments et travaux publics, aura contribué au climat d'élection présidentielle apaisée en octobre dernier.
LS/APA
Ouverture à Yamoussoukro d'un séminaire international sur le désarmement