Palabre au sommet : Voici le nouveau visage du Fpi

  • 16/07/2014
  • Source : Le Démocrate
Onze jours après la publication de la liste du nouveau Secrétariat général du Front populaire ivoirien (FPI), l'unité et la cohésion sont fragilisées au sein de cette formation politique de l'opposition.

Deux camps sont en ce moment en conflit au sein de la formation politique créée par Laurent Gbagbo. D’un côté les militants qui ne jurent que pour la libération de leur mentor, de son épouse et des prisonniers politiques et de l’autre ceux qui pensent que la vie du parti ne se résume pas à ces préalables.

Le premier groupe dirigé par Laurent Akoun s'oppose aux nouvelles nominations faites par le président du parti, Pascal Affi N'Guessan au sein du Secrétariat général, le 4 juillet dernier. Ce dernier et certains de ces camarades, Tapé Kipré et Alphonse Douati ont co-animé ce mardi une conférence dite de séance de clarification pour le Parti.

«Nous nous exprimons par ce biais parce que c’est par les médias que le scandale est survenu» a d’emblée déclaré Laurent Akoun pour justifier sa sortie devant la presse. Poursuivant, le conférencier principal a précisé qu’après la publication de la nouvelle liste, une vague de mécontentements a vu le jour au sein du parti. Elle s’est soldée par une saisine collective du Comité de Contrôle à l’effet d’invalidation de ce qui peut être considéré comme une décision émanant des instances statutaires du Parti.

«Plusieurs cadres du parti et non des moindres montrent des signes d’agacement et refusent de siéger dans ce nouveau format du secrétariat général. Une pétition a même été signée qui montre l’ampleur du désastre que court le Parti, » a-t-il expliqué. En attendant que le Comité de Contrôle du Parti, le «Conseil Constitutionnel» du FPI, livre les conclusions de sa saisine, les conférenciers disent non à Affi N’Guessan, suspecté d'être commandité par le pouvoir en place pour la "destruction" du parti . 
 
«Au regard du fond du document, il pèse une lourde suspicion légitime sur son initiateur quant à sa volonté de contourner et violer délibérément les textes du Parti, de s’arroger les prérogatives du Congrès, de la Convention et du Comité Central, ce qui tomberait sous le coup de l’article 21 des Statuts et des articles 61 et 62 du Règlement Intérieur : «le non-respect de la ligne, des décisions, des Statuts et Règlement Intérieur entraine des sanctions » fin de citation» a martelé Laurent Akoun. Le nouveau secrétariat ayant exclus les pro-Gbagbo, leurs représentants ont fait la précision à ceux qui veulent voir « mourir » leur mentor.

«Nous saisissons cette occasion pour inviter les organes dirigeants du Parti, les structures de base, les représentations à l’extérieur, les structures spécialisées et l’ensemble des militantes et militants du FPI, à cultiver la confiance dans leur outil de lutte et à se tenir toujours mobilisés pour gagner la bataille de la libération du président Laurent Gbagbo et pour les libertés démocratiques. Cela passe naturellement par la cohésion au sein de notre Parti. Nous ne nous passerons jamais de Laurent Gbagbo. Nous ne tournerons pas sa page ; nous n’abandonnerons pas sa ligne. Laurent Gbagbo demeure l'âme du Front populaire ivoirien, »ont-ils conclu.

Reste désormais à savoir si, sans l'onction de Laurent Gbagbo et ses plus fidèles lieutenants, Affi Nguessan, mis en minorité par ces derniers lors d'un vote pour la lever du mot d'ordre de boycott du recensement (voir article), pourra avoir un avenir politique avec un FPI toujours polarisé sur la popularité et la personnalité de l'ancien chef d'Etat.