Les Lumix GH de Panasonic ont suivi une carrière parallèle à celles des Canon EOS 5D ; initialement conçus pour la photographie, leurs aptitudes vidéo ont tellement été appréciées des professionnels qu'elles sont finalement passées au premier plan. Les murmures de couloir relatifs à un GH4K se sont brutalement (mais logiquement) concrétisés au CES 2014 où, pour la première fois, le vaisseau amiral des Lumix G faisait son apparition. Aujourd'hui, le GH4 est officialisé, avec l'ambition très marquée de Panasonic de s'imposer comme la référence des caméras 4K professionnelles à "petit" budget.
Tout fan de technologie que nous soyons, le nouveau GH4 nous pose quelques problèmes. Pour rappel, "la vocation des Numériques est de rendre accessible à tous - sans prérequis technique - les résultats issus des tests effectués par notre laboratoire. Notre but : que chacun trouve l'appareil qui correspond le mieux à ses besoins." Au fil du temps, l'orientation plutôt grand public du site s'est dessinée. En ce qui concerne la photographie, l'existence de Focus Numérique est bien pratique puisqu'elle permet d'y traiter, en profondeur, les boîtiers et accessoires les plus experts et professionnels. Problème : où se situe la frontière (ténue) entre matériel grand public et matériel professionnel ? Comment prendre en compte le fait qu'aujourd'hui certains amateurs possèdent un niveau d'expertise parfois supérieure à certains professionnels de l'image et de la vidéo ?
Le Lumix GH4 est, typiquement, le genre de produit qui vient flirter aux environs de cette limite que certains jugeront artificielle et d'autres évidente. Est-ce un hybride grand public parce qu'il appartient à la famille Lumix G ou est-ce un appareil professionnel au regard des caractéristiques techniques, à 90% tournées vers la vidéo 4K, que lui ont conférées les ingénieurs ? Un peu des deux. Dans le doute, il faut quand même savoir que le GH4 dispose d'un nouveau capteur LiveMOS de 16 millions de pixels ainsi qu'un nouveau processeur Venus 9, enfermés dans un châssis en alliage de magnésium. Malgré ces nouveaux composants, de l'aveu même des ingénieurs, il fait jeu égal avec le Lumix GX7 côté qualité d'image photographique. C'est donc plutôt vers ce dernier qu'il faudra se tourner si votre priorité est la photographie "fixe."
Par rapport au GH3 qu'il remplace, les améliorations sont nombreuses. L'obturateur grimpe au 1/8000ème de seconde pour une vitesse synchro-flash de 1/250ème (contre 1/160ème). La rafale grimpe à 12 images par secondes, sur 50 RAW consécutifs. Pour la première fois, Panasonic communique sur une durée de vie qui devrait s'établir à 200 000 déclenchements, l'équivalent de 200 photos par jour pendant 3 ans (il faut les faire). Le viseur électronique reste OLED, mais passe à 2360000 points, quand l'écran — toujours sur rotule et OLED — passe à 1040000 points. Il est bien évidemment tactile multipoint. L'enregistrement en Full HD atteint le débit record de 200 Mbits/seconde (10 fois le débit moyen des APN actuels). Le plus impressionnant, enfin, est la possibilité de filmer en 4K.
Si vous comptez vous servir du GH4 principalement comme d'un outil de production vidéographique, Panasonic présente également l'unité d'interface A/V, optionnelle, qui apporte des sorties HD-SDI, des entrées CLR, la possibilité de connecter une alimentation externe 12V, une entrée pour le Time Code, le monitorage du son stéréo sur les deux canaux... Pour aller plus loin, nous vous recommandons vivement de lire la présentation détaillée du GH4 par nos collègues de Focus Numérique.
Panasonic Lumix GH4, un 4 qui veut dire 4K. - Photo à titre d'illustration