Que ne ferait pas le régime d’Abidjan pour faire taire les souscripteurs de l’Agro-business ? La question mérite d’être posée au regard de la brutale interruption de la conférence de presse de l’Association des souscripteurs de Monhévéa -Agronomix (ASM), le samedi 11 mars dernier, a Cocody.
En effet, alors que les responsables et les membres de l’ASM tenaient une conférence de presse dans un hôtel à Cocody, un détachement impressionnant de policiers, composé d’un cargo de la CRS 1, un cargo de la BAE et de plusieurs autres véhicules ont investi les lieux de la conférence de presse. Le détachement de la police était conduit par le commissaire Koffi de la police économique.
« Nous vous prions de libérer les lieux. Nous avons des instructions du directeur général de la police qui lui-même les a reçues du président de la République. Le président dit que votre présence en ces lieux est inopportune, parce qu’une délégation qui accompagne le roi du Maroc y loge », a ordonné le commissaire aux responsables de l’ASM. Surpris par cette injonction, Ago Blaise, président de l’ASM et ses camarades ont rétorqué que leur présence ne gênait en rien les occupants de l’hôtel, puisque leur conférence a lieu dans une salle isolée et se fait sans aucun tapage. Mais c’était sans compter avec la détermination de la soldatesque du régime qui a réitéré aux souscripteurs l’ordre de vider les lieux. Ce qui fut fait sans autre alternative. Cependant, avons-nous avons appris qu’avant l’irruption, Ago Blaise et Mathias Mathy, son vice-président ont catégoriquement rejeté en bloc la décision du gouvernement concernant le mode de remboursement proposé par l’Etat.
« Nous demandons le dégel pur et simple des comptes des entreprises d’Agro-business pour que celles-ci puissent payer nos retours sur investissements (RSI). Nous demandons également la relaxe des responsables des structures d’Agro-business en vue de leur permettre d’honorer leurs engagements contractuels avec les souscripteurs », a martelé Ago Blaise. Pour marquer leur détermination, les souscripteurs ont décidé de lancer une pétition pour faire entendre leurs voix, face au brigandage dont ils se disent victimes de la part du gouvernement. Ils ont par ailleurs annoncé que des procédures judiciaires seront bientôt engagées contre les banques qui se font complices de ce braquage économique du gouvernement.
Jean Yves Bitty
Paniqué par la détermination des souscripteurs, le régime interrompt leur conférence de presse