Panne d’ascenseurs à la Cité administrative: Bientôt, la fin du calvaire des usagers

  • 06/10/2016
  • Source : Fraternite Matin
Dans quelques semaines les travaux de réparation des ascenseurs vont commencer. Le Trésor public a décaissé, hier, 235 milliards de francs Cfa pour le compte de Cfao, l’opérateur en charge de la maintenance. L’information a été donnée, hier en fin d’après-midi par une source bien introduite auprès de l’entreprise. Mais, en attendant que l’ensemble des ascenseurs reprennent du service, les fonctionnaires et les visiteurs devront encore souffrir comme c’est le cas tous les jours.

Lundi 19 septembre 2016. Abidjan-Plateau-Cité administrative. Il est 13h30. Dans le hall de la Tour C, l’une des plus visitées de ce centre administratif, il y a du monde… Mais il y a surtout des éclats de voix. « On s’en fout de ministre. Nous sommes fatigués d’attendre. C’est quoi cette affaire ? (…) », crie un homme très corpulent. Taille, 1,85 m environ. C’est une quasi-armoire à glace. Les liftiers, qu’on reconnaît par leurs blouses de couleur bleu ciel, ont du mal à le calmer.

Leur tâche n’est pas aisée parce l’homme déchaîné a le soutien de nombre de personnes qui patientent depuis longtemps devant les ascenseurs. En fait, il fait figure de chef de file de ceux qui veulent s’engouffrer dans l’ascenseur réservé aux personnalités, alors qu’on leur demande d’attendre, juste un peu, le temps qu’on fasse monter un ministre dont l’arrivée vient d’être annoncée.

C’était trop demander à la foule qui, exténuée et énervée par la longue attente, a rompu les files pour essayer un forcing. Comme toujours en pareille situation, le liftier Soro Seydou et ses collègues doivent faire preuve de sang-froid pour assurer la régulation avec fermeté. Cet incident illustre bien la situation infernale qui prévaut dans plusieurs Tours de la cité administrative du Plateau. Plusieurs ascenseurs sont en panne. C’est un calvaire pour les agents en poste et les visiteurs.

« C’est comme ça tous les jours depuis un certain temps. Chaque fois que je viens ici, je tombe dans une longue file d’attente. Ce matin, je vais au vingt-sixième étage pour un dossier au ministère en charge de la Construction. Je vois certaines personnes prendre les ascenseurs de droite pour descendre au quinzième étage et emprunter les escaliers jusqu’à leur destination finale. Moi, à mon âge, je n’ai pas envie de prendre ce risque », explique calmement Koné Ruffin, septuagénaire, qui patiente dans le rang à la Tour D, ce 27 septembre, aux environs de 10 heures.

Sur les quatre ascenseurs qui conduisent au-delà du quinzième étage de cette Tour qui en possède 28, seuls deux fonctionnent. La pression est plus forte que sur les ascenseurs de droite. Ce matin, les usagers qui ne vont pas au-delà quinzième étage sont des veinards. Trois ascenseurs sont en état de marche sur les quatre. Il n’y a aucune file d’attente. Mais parmi ceux qui empruntent ces ascenseurs qui s’arrêtent au quinzième étage, il y a beaucoup qui vont au-delà. Très pressés, plus courageux et certainement très en forme physiquement, ils font le reste à pied. C’est la stratégie d’Assalé Adou,homme d’affaires.

Ce 27 septembre, il a rendez-vous au cabinet du ministre en charge de la Construction au vingt-sixième étage. « Je prends l’ascenseur jusqu’au quinzième et je poursuis à pied parce que je suis pris par le temps. Cette affaire d’ascenseurs est un véritable problème. Ça fait souffrir les gens », dit-il.

Il y a effectivement de la souffrance pour les visiteurs de la Tour D qui abrite trois ministères qui drainent beaucoup de monde. Ce sont les ministères en charge de l’éducation nationale, de la Construction et des Infrastructures économiques. À ces départements ministériels, il faut ajouter ceux de l’Environnement et des Eaux et Forêts.

Aux heures de pointe, c’est l’enfer. Même chose pour ceux qui se rendent à la Tour C située juste sur à droite, à 100 m environ. Là-bas aussi, plusieurs ascenseurs sont en panne. Il n’y a qu’un seul sur quatre qui permet d’aller au-delà du onzième étage sur cet immeuble de 22 étages. D’où les longues files d’attente des agents et visiteurs qui prennent d’assaut les services des différents ministères qui y sont domiciliés. à savoir, la Santé, l’Enseignement supérieur, le Logement, la Communication et l’Emploi.

A la Tour A, la troisième qui souffre aussi de la « maladie » des ascenseurs, le calvaire est le même avec deux vieux ascenseurs en marche sur cinq. Là-bas aussi, il faut savoir prendre son mal en patience. Sinon, bonjour les escaliers !

ALAKAGNI HALA