Le Président de la République, Alassane Ouattara a précisé mercredi dernier, lors de son message à la nation, qu’un appel d’offres n’est pas nécessaire dans les situations urgentes.
Les appels d’offres sont l’objet de critique en Côte d’Ivoire. Récemment, l’attribution de la réalisation et l’exploitation du deuxième Terminal à conteneurs du Port d’Abidjan à un consortium comprenant le groupe Bolloré avait suscité une vive polémique. Les détracteurs des autorités ivoiriennes ont dénoncé une décision anticoncurrentielle. Revenant sur ce chapitre, mercredi dernier lors d’une interview télévisée, le chef de l’exécutif ivoirien, Alassane Ouattara a précisé qu’il y a des projets qui nécessitent d’office une compétence accrue. Et dans ce genre de cas, compte tenu de la qualité et l’efficacité des entreprises, il n’est pas obligatoire de faire un appel d’offres. Comme exemple, c’est le cas du projet de train urbain à Abidjan. «Face à des situations d’urgence, les appels d’offres ne sont pas nécessaires. Je ne vais pas m’enfermer dans des appels d’offres pour tout ce que je fais », a expliqué le chef de l’Etat. Avant de déplorer la lourdeur dans le processus de passation de marché. Un détail qui pourrait jouer contre lui et son équipe gouvernementale car, a-t-il souligné, « je n’ai pas le temps ». L’autre raison qui pousse à sauter les appels d’offres est liée aux exigences des partenaires financiers. A titre d’exemple, le chef de l’Etat a cité le barrage de Soubré financé à hauteur de 1 milliard de dollar (500 milliards FCFA) par la Chine et qui a imposé l’entreprise chargée de la réalisation. Pragmatisme oblige. Alors le chef de l’Etat met souvent son bon jugement à rude épreuve. Le cas de succès que lui vaut sa décision est le projet de train urbain à Abidjan. «J’ai fait un appel d’offres restreint à l’issue duquel deux entreprises française et coréenne ont décidé de s’associer pour réaliser les travaux. Dans le cas d’espèce, c’est le bon jugement des autorités qui prime. Je ne vois pas ce qui m’empêche de confier un projet à un opérateur connu internationalement », dit-il. En effet, le consortium Samsung-Bombardier et l’autre formé des Français Alstom, Bouygues et Systra se sont mis d’accord pour former un seul et unique consortium pour l’exécution du projet de tramway devant relier Anyama et Port-Bouët et prévu pour transporter quotidiennement 250.000 passagers. Cette alliance des consortiums devrait permettre une baisse des coûts. Le président Ouattara qui souhaite qu’on ne fasse pas de complexe dans cette méthode, a toutefois précisé que la passation de marchés de gré à gré ne saurait être une règle. Selon le patron de l’Autorité de régulation des marchés publics (ANRMP), Coulibaly Karna, le taux de marchés passés de gré à gré est de 40% en 2012 et 80% au premier trimestre 2013.
Passation des marchés : Ouattara explique les procédures des appels d’offres - Photo à titre d'illustration