Edjampan Thiémélé soupçonné d’avoir fait exclure Kouassi Akon et Aka BrouLa publication des listes des différentes instances du parti a été publiée. Des nominations importantes ont été faites.
Des modifications importantes on été également opérées dans les différents organes. En attendant que le président Bédié procède à un réaménagement pour contrer les grincements de dents que cela a suscité, il est loisible de souligner que des militants de la région de l’Indenie-Djuablin ont eu une part importante du gâteau. Une quinzaine environ de cadres et militants ont été promus.
L’ambassadeur Boa Amoakon Edjampan Thiémélé, fidèle parmi les fidèles du sphinx de Daoukro, de quatrième vice-président se positionna désormais comme le numéro deux du parti, en tant que premier vice-président, tout juste après le président Henri Konan. Anciennement délégué départemental du parti pour le compte d’Abengourou, son poste échoit désormais à Amoakon Kouakou Banga, président délégué de l’Ong Servir.
La nomination de ce technocrate en qualité de délégué départemental est analysée par des observateurs de la scène politique locale comme le couronnement d’une longue patience. D’abord membre du bureau politique, AKB est resté longtemps dans l’antichambre aux côtés d’Edjampan Thiémélé. Ses ambitions ont été souvent étouffées au profit du ministre Akon Yao Nicolas qui officiait avant le denier congrès en qualité d’inspecteur du parti.
Amoakon Banga a été plusieurs fois sacrifié pour des postes électifs au profit des autres cadres notamment pour le contrôle de l’hôtel de ville. Les dernières élections municipales ont été déterminantes pour la suite de son avenir politique. Opposé à Akon Yao, maire sortant pour le choix de la désignation de la tête de liste, AKB a refusé cette fois de jouer les seconds rôles. Fort du soutien d’Edjampan Thiémélé, tous deux de la même famille biologique, il a remporté la bataille pour défendre les couleurs du parti.
Elu maire de la ville d’Abengourou, AKB vient de se voir confié, en plus d’être membre du bureau politique, le rôle de premier responsable politique du Pdci-Rda. Joint au téléphone, il a dit mesurer l’ampleur de la tâche: «Il n’est pas facile de remplacer un monument comme Edjampan Thiémélé. C’est une mission noble qu’on vient de me confier. Nous ferons en sorte que le parti progresse dans notre région». A côté du n° 2 de la SAPH, figure Guillaume Adom en qualité de membre du bureau politique.
Homme d’affaires prospère, Guillaume Adom a fait l’essentiel de ses classes aux côtés du crocodile de Daoukro. Il est lui aussi resté longtemps dans l’antichambre. Bras droit d’Amoakon Banga et son actuel quatrième adjoint au maire, ils sont tous deux fils de roi. Ils ont la responsabilité de redorer la place leader qu’occupait le Pdci, place à lui ravi dans la cité des princes par le front populaire ivoirien (FPI) ou plus largement LMP, en témoignent les résultats des dernières élections présidentielles.
Le colonel major Kadio Miezou, qui fut en disgrâce avec l’ex régime, alors qu’il était le n° 2 du général Mathias Doué entre dans les instances. Kadio Miezou est désigné responsable de la commission technique nationale chargée de la défense, de la sécurité et de la nouvelle armée du Pdci-Rda. Si ces nominations apparaissent moins surprenantes, ce n’est pas le cas pour les députés Tanoh Marguerite, d’Abengourou commune, Benie Brou Dankoua d’Abengourou sous-préfecture et Wadja Essay de Béttié.
Tous, membres du bureau politique du 12ème congrès, ces élus s’étaient dressés contre le député Edjampan Thiémélé lors des dernières élections régionales. Wadja Essay, candidat indépendant avait bénéficié de l’onction absolue de ses pairs députés pour aller contre Abinan Kouakou Pascal, candidat du parti et soutenu par l’ex délégué départemental.
Nicolas Kouassi Akon Yao et Aka Brou Ettienne, les gros perdants.
L’ancien maire d’Abengourou, Nicolas Kouassi Akon Yao ne figure nullement sur la liste des différentes instances du parti. Tout comme lui, Aka brou Ettienne, ancien maire de Niable. Ils étaient membre du bureau politique. Ex-inspecteur du parti, le ministre Nicolas Kouassi Akon Yao n’avait pas caché, en association avec Aka Brou Ettienne, une opposition farouche à la candidature de l’ex chef de l’état à la présidence de leur parti.
Par ailleurs Akon Yao et Edjampan Thiémélé étaient devenus depuis plus d’une dizaine d’années des éternels rivaux. Opposés en tous points de vue sur l’orientation à donner à leur parti, ces cadres de la région n’ont jamais fumé le calumet de la paix. Même la médiation de sa majesté Le Roi est restée platonique. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase et qui a accentué le creuset du malaise, est la désignation de l’actuel maire en qualité de tête de liste au détriment d’Akon Yao qui se targuait d’entretenir d’excellentes affinités avec le président Bédié.
Pour beaucoup, la main de l’ambassadeur Edjampan Thiémélé considéré comme un dur à cuire dans l’appareil du parti y est pour beaucoup. Cette main occulte d’Edjampa serait la source de l’éviction de Akon Yao et Aka Brou Ettienne des instances du parti.
Ernest Famin, correspondant régional
PDCI / Abengourou : Edjampan Thiémélé soupçonné d’avoir fait exclure Kouassi Akon et Aka Brou - Photo à titre d'illustration