Ce qui nous a été donné de vivre, hier à la maison du Pdci à Cocody, est tout simplement révoltant, irritant et dénote de l’inconscience de la classe politique ivoirienne, plus précisément de l’insouciance des hommes politiques du Pdci, à prendre la pleine mesure de leur responsabilité historique vis-à-vis de l’héritage politique et social que leur à légué le président, Félix Houphouët-Boigny. L’état de déliquescence dans lequel se retrouve aujourd’hui le Pdci, depuis la disparition de son fondateur ne devrait plus surprendre, au regard du manque d’autorité, de discipline et d’ambition de ses dirigeants. Chacun cherchant à tirer la couverture sur soi. Et les militants dans tout ça ? Ils sont plus que jamais désemparés et pratiquement à la rue, du fait de l’imbroglio dans lequel ils sont plongés depuis l’annonce de la double candidature de leur secrétaire général, Djédjé Mady et de celle du président de la Jpdci, Kouadio Kouakou Bertin, dit KKB, à la présidence de leur parti face à Henri Konan Bédié, le président sortant.
Hier, comme nous le faisions remarquer plus haut, le siège du Pdci à Cocody était totalement méconnaissable. Deux conférences de presse. La première animée par un vice président de la Jdci, Kamagaté Brahima, se présentant désormais comme le nouveau président de la jeunesse de ce parti, et de la seconde par Djédjé Mady, KKB et Kouassi Yao. Dans ce désordre digne de ses géniteurs, on a battu le rappel des loubards pour maintenir l’ordre. Ils étaient plus d’une centaine à avoir envahi la cour de ce bâtiment prestigieux et haut lieu des évènements historiques de la vie du parti. Comme on le voit, le Pdci est terriblement secoué par de très fortes crises qui vont inexorablement aboutir à une nouvelle désintégration.
Le courant Mady a déjà prévenu qu’il créerait une plate-forme politique baptisée ‘‘Renouveau démocratique du Pdci’’, qui on se doute bien sera vite érigé en parti politique. Encore une nouvelle formation née de la division des héritiers du Vieux, incapables de dominer leur égo et leur orgueil insensé. Et Bédié dans tout ça ? Que dit-il? Que prépare-t-il pour éviter une autre cassure au sein du parti que Houphouët-Boigny lui a confié en entier ? Les militants se retrouvent totalement désemparés et s’expliquent difficilement que leurs dirigeants en soient arrivés à ce niveau d’irresponsabilité, à moins de deux ans de la présidentielle de 2015. Comme s’ils avaient décidé insidieusement de réduire toutes les ambitions de conquête du pouvoir. Quelle honte !
G. Evariste
Pdci : La grande honte! - Photo à titre d'illustration