L’Organisation pour le développement des activités des femmes (ODAFEM) et le Réseau des organisations des populations clés de Côte d’Ivoire (ROPCI) plaident auprès des décideurs locaux pour l’amélioration de la qualité et de l’accès aux services sanitaires en faveur des personnes vivant avec le VIH/SIDA et des populations clés.
Lors d’un atelier organisé à cet effet, jeudi 31 octobre 2024, le chargé de plaidoyer et de la mobilisation à l’ONG ODAFEM, Maiba Pleven, et le représentant du ROPC-CI, Faithè Kouassi Sylvain, ont présenté aux autorités administratives, politiques et sanitaires les problèmes identifiés à l’issue de l’analyse des données collectées sur le terrain dans le cadre du projet CLM (Community Led Monitoring ou Suivi dirigé par la communauté) et ont énoncé les points de plaidoyer pour leur résolution.
Ils ont sollicité des autorités sanitaires pour le renforcement des capacités des prestataires de soins sur la qualité du counseling (conseil) afin de contribuer au maintien dans les services de santé des populations clés et des personnes vivant avec le VIH (PVVIH).
Les usagers de drogues, les travailleurs du sexe, les personnes transgenres, les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes dites populations clés et les autres PVVIH sont souvent victimes de stigmatisation et de mauvais accueil dans les structures sanitaires et les services dédiés à leur prise en charge.
Dans la perspective d’atteindre l’objectif zéro infection d’ici 2030, les acteurs ont plaidé auprès des autorités sanitaires locales pour qu’une note de service soit prise à l’attention des responsables des centres de prise en charge, les engageant à assurer un meilleur traitement sans discrimination et stigmatisation envers les populations clés.
Le plaidoyer porte également sur le renforcement de la formation et de la sensibilisation de certains prestataires de soins sur les droits des PVVIH, ainsi que sur la vulgarisation de la loi sur le VIH/SIDA et les droits humains dans les centres de santé, afin d’améliorer l’accueil et la prise en charge des populations clés et des PVVIH.
Les données du terrain révèlent que 72 % des PVVIH et 71,7 % des populations clés interrogées ne sont pas enrôlées à la Couverture maladie universelle (CMU). De plus, la faible proportion enrôlée n’utilise pas la carte.
Pour remédier à cette situation, le plaidoyer a été adressé au préfet pour une note de service visant à lever des fonds de subvention pour les cotisations de 20 PVVIH et de 20 populations clés.
Il est également souhaité que 100 % de ces personnes soient incluses parmi les indigents afin de bénéficier de la gratuité des services liés à la carte CMU et des programmes de filets sociaux.
La mairie et le conseil régional ont été sollicités pour apporter un soutien financier aux actions des Groupes consultatifs communautaires (GCC), notamment l’organisation d’ateliers de renforcement des capacités des leaders communautaires, des guides religieux et des communautés sur les droits humains et la loi sur le VIH.
Le GCC est un dispositif communautaire qui permet aux organisations d’être une force de proposition pour améliorer le système de santé en Côte d’Ivoire. Il regroupe toutes les couches sociales et les bénéficiaires. Les organisations locales sont invitées à s’en approprier pour créer des solutions communes visant à améliorer les politiques et pratiques en matière de prise en charge du VIH/SIDA et à promouvoir les droits de l’homme.
(AIP)
nbf/fmo
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