Lancé officiellement en 2023, le projet dénommé ‘’Accès à la Contraception Élargi en Pharmacie pour Toutes (ACEPT) ’’ est un projet régional qui est mis en œuvre à la fois en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Togo. Il ambitionne d’améliorer les options de contraception pour les femmes en augmentant le nombre de canaux par lesquels elles peuvent les obtenir. En sommes, augmenter l’offre de services PF pour les femmes.
Cependant, ACEPT se heurte à des contraintes juridiques dans les différents pays où il est exécuté. C’est donc pour trouver des solutions à cette situation que DKT International a initié cette plateforme de réflexion qui a réuni une trentaine de participants au sein desquels des représentants du ministère de la santé, de l’Assemblée Nationale, des faitières et des organisations de la société civile.
Pour la directrice du plaidoyer au sein de DKT International, Mme Mingué Niasse, par ailleurs directrice régional du projet ACEPT, cette étape est très importante car le document qui en résultera servira de feuille de route tout au long de la mise en œuvre du projet.
« Dans le cadre de ce projet nous escomptons arriver à un résultat qui nous mènerait à offrir le service de planification familiale dans les pharmacies privées dans les trois pays ciblés… L’exercice c’est d'identifier à travers les textes restrictifs, les actions prioritaires à mener à tous les niveaux pour atteindre les résultats escomptés. Également budgétiser le plan d’action pour savoir combien cela nous coûterait en termes de ressources financières mais également en termes de ressources technique », a relevé la première responsable de ce projet.
Elle a par ailleurs indiqué qu’une cartographie de ces textes a déjà été élaborée et ces trois jours de réflexion devraient permettre aux parties prenantes de travailler avec une visibilité claire des textes restrictifs et des décideurs à tous les niveaux du circuit décisionnel. Selon Mme Mingué Niasse, cet atelier permettra également d'identifier les potentiels champions et alliés qui devraient soutenir le plaidoyer pour atteindre cet environnement juridique favorable.
Chargé de présenter à cet atelier le cadre juridique et politique en la matière ainsi que le plan de plaidoyer pour la révision des textes légaux et réglementaires qui constituent une contrainte à l’offre des services PF à travers les pharmacies privées de Côte d’Ivoire, Me Diakité Mohamed, conseiller du président de l’Assemblée Nationale et consultant sur le projet ACEPT a révélé que l’environnement politique et juridique en Côte D’Ivoire est favorable à la planification familiale au vu des textes dont elle s'est dotée en la matière.
« L’Etat a adopté, pour la promotion de la planification familiale, plusieurs documents stratégiques. Un plan d’action de positionnement de planification familiale, les différentes politiques nationales de la population, les différents plans nationaux de développement, le plan stratégique de lutte pour la réduction de la pauvreté, le plan national de développement sanitaire, le plan stratégique pour la PF 2013-2016, le plan d’action national budgétisé de la PF 2015-2020. A ces documents stratégiques, la Côte d’Ivoire a souscrit à plusieurs engagements internationaux au niveau juridique », a révélé Me Diakité.
Il a par ailleurs souligné que malgré l’existence de tous ces textes et documents, ils subsistent quelques contraintes qui limitent l’implication des pharmacies privées dans l’ordre de la planification familiale en Côte d’Ivoire.
« Le problème c’est que la planification familiale se trouve dans plusieurs documents et textes. On n’a pas un document unique en Côte d’Ivoire qui aborde la planification familiale. Pour avoir accès à certaines dispositions de la PF, il faut consulter plusieurs documents en même temps. C’est une des limites du contexte juridique en Côte d’Ivoire. Aussi, il existe une non-conformité de certains textes nationaux aux conventions et traités internationaux auxquels la Côte d’Ivoire a souscrit et enfin nous constatons une faible protection juridique des pharmaciens privés dans l’ordre des services de planification familiale », a souligné le consultant.
Pour Me Diakité Mohamed, l’objectif général du plaidoyer qui doit résulter de cet atelier, c’est que le gouvernement à travers le ministre de la santé révise le cadre juridique et le document de délégation des tâches afin de permettre aux pharmacies privées d’offrir des services de planification familiale y compris le DMPA-SC et l’implant en Côte d’Ivoire d’ici fin 2026.
Représentant Pierre Ogou Dimba, le ministre de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle (MSHPCMU), Dr Diango Nobou Claudine, la Directrice des soins infirmiers maternels et infantiles au Ministère a, quant à elle salué ce projet et profiter pour inviter les participants de cet atelier à tout mettre en œuvre pour l’élaboration d’un tel document qui assurément aidera la Côte d’Ivoire dans sa promotion de la planification familiale.
Il convient de noter qu’à la suite de la Côte d’Ivoire, le Togo et le Sénégal s’adonneront au même exercice pour harmoniser les avancées de ce projet au niveau régional.
Pour rappel, le projet ACEPT a démarré officiellement en Côte d’Ivoire en septembre 2023 et prendra fin le 31 octobre 2026. Projet de 4 ans, il est mis en œuvre au Togo, au Sénégal et en Côte d’Ivoire et a pour objectifs de prouver sur la base de données fiables qu’il est possible de donner des injections et des implants comme méthodes contraceptives aux femmes dans les pharmacies privées dans les trois pays ; de renforcer l’environnement politique pour permettre l’offre de service PF y compris une plus large gamme de méthodes dans les pharmacies au Sénégal, au Togo et en Côte d’Ivoire ; Produire des données probantes sur des modèles évolutifs pour l’offre élargie des services de PF de qualité y compris de conseils numériques ; Augmenter l’offre de service de PF y compris une plus large gamme de méthodes aux femmes et aux filles en âge de procréer grâce à un modèle renforcé de prestation de services pharmaceutiques.
Varol
Planification familiale et contraception : DKT International appelle à une plus grande implication des pharmacies privées en Côte d’Ivoire