L'explosion d'un camion-citerne qui s'était renversé mardi soir dans l'État de Jigawa, dans le nord du Nigeria, a fait au moins 140 morts et une cinquantaine de blessés. Après l'accident, des habitants ont afflué autour du véhicule pour récupérer le carburant qui s'était déversé sur la route et les bas-côtés, avant d'être tués par l'explosion.
Plus de 140 personnes ont péri dans la localité de Majiya, dans l'État de Jigawa, dans le nord du Nigeria après l'explosion d'un camion-citerne qui s'était renversé et autour duquel une foule s'était agglutinée pour récupérer le carburant, selon un dernier bilan diffusé, mercredi 16 octobre, par les secours locaux.
"Plus de 140 personnes ont déjà été enterrées", a déclaré Nura Abdullahi, un porte-parole de l'agence nationale des secours (NEMA), précisant que "le bilan pourrait encore augmenter". Les sénateurs réunis en session à Abuja ont observé une minute de silence en mémoire des victimes.
Mardi soir, le camion qui transportait de l'essence s'est déporté pour éviter d'entrer en collision avec un autre camion à Majiya, à une centaine de kilomètres au nord-est de Kano, la principale ville du nord du pays.
Après l'accident, les habitants ont afflué autour du véhicule pour récupérer le carburant qui s'était déversé sur la route et les bas-côtés. Les policiers qui tentaient de les en empêcher ont été repoussés par la foule, a expliqué Lawan Shiisu Adam, porte-parole de la police. C'est alors que l'explosion a eu lieu, a-t-il ajouté, sans en préciser la cause exacte.
Crise économique
Le pays le plus peuplé d'Afrique traverse une grave crise économique, avec une inflation à 32,7 % en septembre nourrie notamment par les réformes économiques mises en place par le nouveau président Bola Ahmed Tinubu.
Parmi ces mesures, la fin des subventions pour les carburants, qui a fait s'envoler les prix, faisant de l'essence un catalyseur du mécontentement des Nigérians.
Le prix à la pompe a quintuplé en 18 mois, contribuant à la hausse des prix de l'alimentation et du transport notamment et plongeant de nombreux Nigérians dans une grande précarité.
"Cet incident dévastateur nous a tous profondément ébranlés. Le gouvernement fédéral est aux côtés du peuple de Jigawa", a déclaré dans un communiqué le vice-président du pays, Kashim Shettima.
Il a appelé à "un examen complet des protocoles de sécurité du transport de carburant au Nigeria" et a demandé "le déploiement immédiat" des agences de secours du pays.
Accidents fréquents
Les accidents sur les routes mal entretenues sont fréquents au Nigeria. En septembre dernier une explosion provoquée par la collision entre un camion-citerne et un camion transportant des passagers et du bétail y a fait au moins 59 morts dans l'État du Niger (ouest).
Les accidents impliquant des camions-citernes y sont également fréquents : la Commission fédérale de la sécurité routière (FRSC) en a recensé 1 531 en 2020, qui ont causé la mort de 535 personnes.
En plus des pertes humaines et matérielles, ces accidents font des dégâts environnementaux à cause des fuites d'essence.
Le 1er octobre, jour de la fête nationale nigériane, des organisations politiques et de la société civile avaient appelé à des manifestations pour réclamer "la fin de la faim et de la misère" et la baisse des prix de l'essence. Elles n'ont en définitive été que très peu suivies.
Le même jour, le président Tinubu a appelé "une fois de plus" les Nigérians à "faire preuve de patience", le temps que les réformes économiques engagées par le gouvernement aient un impact positif.
Avec AFP
Plus de 140 morts dans l'explosion accidentelle d'un camion-citerne au Nigeria - Photo à titre d'illustration