En Côte d’Ivoire, il y a plus de 5000 personnes atteintes d’insuffisance rénale pour peu de Centres, a indiqué dans un entretien à APA, Dr Jacques Souleymane Cissoko, Directeur du Service d’aide médicale et d’urgence (SAMU).
Dressant les statistiques, Dr Cissoko a souligné qu’en 2016, 43 319 séances de dialyse ont été réalisées contre 22 036 en 2015, soit une augmentation de 51%. ‘’Toutes ces 5000 personnes ne bénéficient pas de soins’’, a-t-il précisé.
Tous les Centres d’hémodialyse disposent de 177 machines et chaque machine fait environ trois séances d’hémodialyse par jour, a encore expliqué le Directeur du SAMU.
‘’Aujourd’hui le diagnostic de l’insuffisance rénale est à la portée de tout centre médicale.La dialyse gagne en qualité, personnel mieux formé, les malades supportent mieux leurs séances de dialyse, le matériel a été rénové, les dons que nous recevons sont de meilleures qualités’’, s’est félicité Dr Jacques Souleymane Cissoko.
Le coût de la séance de dialyse qui a énormément baissé est un facteur encourageant. ‘’ Nous sommes à 1750 FCFA la séance de dialyse alors qu’il y a quelques années nous étions à au moins 60 000 FCFA’’, a-t-il rappelé , reconnaissant que ‘’l’Etat a fait un effort énorme’’.
Selon lui, ‘’le traitement de l’insuffisance rénale chronique coûte cher parce que le traitement consiste à la dialyse et aux médicaments. Les deux sont indissociables. Si la dialyse est à 1750 F, l’ordonnance varie entre 80.000 FCFA et 100.000 FCFA, ce qui reste toujours relativement cher’’.
‘’Une des grandes causes de l’insuffisance rénale est l’hypertension’’, a indiqué Dr Jacques Cissoko, précisant que ‘’Chaque malade a un traitement spécifique’’.
‘’Le Centre d’hémodialyse au SAMU de Cocody a plus de 300 malades en attente de soins, ceci pour dire que la quantité de postes de soins en Côte d’Ivoire n’est pas encore à niveau’’, a ajouté Dr Jacques Cissoko.
La Côte d’Ivoire compte à ce jour huit centres d’hémodialyse dont quatre à Abidjan, un à Yamoussoukro, un à Bouaké et un à Gagnoa. Le huitième qui vient d’ouvrir est celui de Korhogo à l’extrême nord de la Cote d’Ivoire.
‘’Nous allons aller un peu plus loin avec Korhogo. Nous allons prendre 270 personnes en plus. Ce qui fera 28 000 séances de dialyse par an. Mais cela reste toujours insuffisant par rapport aux 5000 malades’’ estime Dr Cissoko, souhaitant ‘’avoir un centre d’hémodialyse dans chaque chef-lieu de région’’.
‘’La transplantation rénale se fait également en Côte d’Ivoire par des médecins ivoiriens’’, affirme le Directeur du SAMU qui ne manque pas de faire cette précision sur les coûts de l’hémodialyse.
‘’L’hémodialyse est une affaire de fondations et d’associations. Une fois que ces structures sont sensibilisées, elles nous viennent en aide’’, a-t-expliqué.
Par ailleurs, Dr Cissoko espère que ‘’l’Etat aura toujours les moyens de subventionner nos dialysés’’. L’autre défi est l’instabilité de l’électricité. ‘’Notre électricité n’est pas constante, régulière, or, le problème de la dialyse, ou on dialyse ou on meurt en 15 jours’’ a-t-il prévenu.
Le SAMU qui est un établissement public créé en 1976, reçoit 500 appels par heure. Mais sur les 500 appels, il y a une infirme qui est sérieux. Tous les autres appels sont des appels ‘’fantaisistes’’, déplore Dr Jacques Cissoko.
MC/ls/APA
© Autre presse par DR | Le directeur général du Service d`aide médicale Urgent (SAMU), Dr Jacques Cissoko