Politique carcérale : La Côte d’Ivoire expérimente la réinsertion des détenus par l’agropastoral

  • 16/05/2014
  • Source : AIP
Le gouvernement ivoirien a initié un projet de ferme agropastorale, "la ferme pénitentiaire" de Saliakro (Dimbokro, centre) pour la réinsertion des détenus, dont l’inauguration a eu lieu, jeudi sous la présidence du ministre ivoirien de la Justice, des Libertés publiques et des Droits de l’Homme, Coulibaly Gnénéma.

Cette ferme, réalisée sur une superficie de 450 ha, devra accueillir 300 détenus au total pour la production d'aliments destinés aux détenus des établissements pénitentiaires du pays. Les pensionnaires sont formés à l’agriculture et à l’élevage.

"Il s’agit d’un nouvel outil dans la typologie des mécanismes de réinsertion des détenus en Côte d’Ivoire", a relevé M. Gnénéma, à l'inauguration de la ferme, affirmant qu’après la formation reçue les pensionnaires pourront réaliser leurs propres affaires au terme de leur détention. Aussi, a-t-il interpelé le régisseur Outtara Pinguessié et ses collaborateurs sur l’importance de cette ferme.

"(…) Monsieur le régisseur, vous et vos agents avez la lourde responsabilité de conduire à bon port ce projet. Il est inédit parce qu’il ne s’agit pas de le gérer comme une prison classique. Les détenus dont vous avez la garde ont été sélectionnés en raison de leur moindre dangerosité et de leur disponibilité à réintégrer la société sans récidive. Il vous appartient de les accompagner sur ce chemin sans violence et avec pédagogie", a insisté le ministre de la Justice.

Il a exhorté les 42 détenus qui y exercent déjà à "mettre le temps qui vous reste à profit, afin qu’au sortir d’ici, vous puissiez commencer une nouvelle vie, nantis de la connaissance d’un métier et de la sérénité qui sied à un homme libre". La ferme pénitentiaire de Saliakro, est bâtie sur un espace autrefois un camp de jeunesse (1973, plus précisément). Elle se situe à la périphérie du fleuve N’Zi et accueille, depuis décembre dernier, des pensionnaires condamnés à 12 mois de prison ou moins, pour l’apprentissage des métiers de la terre et de l’élevage. Elle est financée par l’Union européenne à travers l’ONG ‘’Prisonniers sans frontière (PSF).