Le profil genre de la Côte d’Ivoire est en cours d’élaboration. La mission chargée de son élaboration a débuté ses travaux le 10 septembre 2013, sous la supervision de la Banque africaine de développement (BAD). Le rapport final ne sera disponible que le 06 novembre 2013, mais déjà, les premiers résultats sont connus et ne sont pas reluisants pour la Côte d’Ivoire. Ils ont fait l’objet d’une restitution le mercredi 18 septembre dernier, au cabinet de la ministre de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant, Anne Désirée Ouloto, au Plateau.
Des travaux des experts, il en ressort une faible représentativité des femmes dans les sphères de décisions publiques. Globalement, 70% des fonctionnaires sont des hommes, contre 30% pour les femmes. Pour les fonctionnaires de catégorie A, cette proportion est de 22%. Le gouvernement actuel ne compte que 5 femmes sur 29 postes ministériels. A l’Assemblée nationale, elles ne sont que 25 femmes députées sur 255 députés. Aux dernières élections locales, une seule femme a pu être élue à la tête d’un conseil régional sur 31 postes disponibles. Au niveau des mairies, la proportion des femmes maires est passée de 4,6% en 2000 à seulement 5% en 2013.
Dans leur rapport, les experts ont déploré le fait que le gouvernement ne semble pas s’être fixé des objectifs relatifs à la représentativité des femmes dans les sphères de décisions publiques. Ils ont donc recommandé l’organisation d’un débat politique sur la question de l’instauration d’un quota de 30% de femmes au parlement et sur les listes électorales des partis politiques. La mission, dans ses recommandations, a également souhaité que le compendium des compétences féminines soit davantage soutenu, en régularisant son ancrage institutionnel et en appuyant son programme de promotion de l’expertise et de l’excellence féminine. Les conclusions et les recommandations du profil genre, a promis la ministre Anne Ouloto, ne resteront pas dans les tiroirs.
« Nous allons faire une communication en conseil des ministres pour que les recommandations du rapport soient appliqués. La prise en compte du genre est très importante pour la Côte d’Ivoire qui veut atteindre l’émergence en 2020. Le profil nous permettra de corriger notre politique et revoir les actions à mener », a-t-elle indiqué. Pour sa part, Mme Rukundo Egidia, représentante de la Bad, s’est félicitée de la disponibilité des différents services administratifs. Cela, a-t-elle indiqué, a facilité la collecte des informations.
Dao Maïmouna
Politique du genre: Ces chiffres qui n’honorent pas la Côte d’Ivoire - Photo à titre d'illustration