La surenchère pratiquée dans le secteur de l’immobilier a été au cœur de l’intervention du ministre de la Construction, Mamadou Sanogo, lors du Rendez-vous du gouvernement, le jeudi 27 mars 2014.
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Il y a une poussée démographique et la demande en logements est très forte, mais il ne faudrait pas qu’il y ait des abus. Que les gens ne donnent pas dans la surenchère. Il est inadmissible qu’on loue un studio à 100 000, voire 150 000 FCFA», a dénoncé Mamadou Sanogo, qui planchait sur le thème «aménagement urbain et logements sociaux, stratégies et perspectives pour une Côte d’Ivoire émergente».
Selon le ministre, l’Etat ne restera plus passif face à l’anarchie qui prévaut au niveau du coût et des cautions de loyers. Des dispositions sont prises pour mieux réglementer le secteur. Ainsi, les autorités ambitionnent de plafonner les cautions à deux mois et de donner une fourchette de prix des maisons en fonction des quartiers. Mais cette solution ne deviendra réalité qu’avec le code du foncier urbain, encore en phase d’adoption.
En attendant, les Ivoiriens se tournent vers le programme de logements sociaux et économiques. Cette initiative présidentielle, lancée le 28 mars 2013, connaît un engouement, a affirmé le ministre, avant de préciser : «
Cette opération compte plus de 60 000 demandeurs recensés, 39 promoteurs retenus pour 3 000 logements chacun, 71 chantiers ayant démarré sur tout le territoire national : 36 à Abidjan, 3 à Yamoussoukro, 2 à Bouaké, et 30 dans d’autres chefs-lieux de régions.»
En outre, les promoteurs ont à charge la réalisation des travaux de voirie et réseaux divers (VRD) secondaires, quand l’Etat assure les VRD primaires.
Des réformes plurielles (inter)
Si le projet avance c’est bien parce que les établissements bancaires y adhèrent. En effet, les banques ont apporté leurs concours à bon nombre de promoteurs immobiliers qui ont déjà finalisé leurs financements.
Le montant de leurs comptes séquestres est évalué à 13,7 milliards FCFA, selon Sanogo Mamadou. Ce soutien, les demandeurs de logement qui rempliront certaines conditions pourront bientôt en bénéficier. Le gouvernement s’est accordé avec les établissements bancaires pour plafonner à 5,5% les taux d’accès aux crédits, qui étaient à 9,5% voire 12%. Des négociations sont également en cours pour amener à vingt-cinq ans les délais de remboursement, a rassuré le ministre. Beaucoup de réformes ont été entreprises pour accompagner cette politique de logement.
Des logements dits à équipements modérés seront attribués aux demandeurs non retenus par les banques. Dans deux mois, ils feront l’objet de lancement. L’Etat a également redynamisé des instruments financiers, notamment la mise en place du Fonds de soutien de l’habitat (FSH), le Compte de mobilisation pour l’habitat (CDMH) et la création d’un fonds de cautionnement mutuel pour tous les demandeurs.
En sus, il a été procédé à la réduction du délai d’établissement du permis de construire à 87 jours contre 200 ; l’informatisation de la chaîne de traitement des actes ; l’obtention en trois mois de l’Arrêté de concession définitive (ACD) sont désormais des acquis. Aujourd’hui, en Côte d’Ivoire, le déficit de logement est estimé à 400 000.
Ebissié G.
Politique du logement/Règlement des loyers : les recettes de Sanogo Mamadou - Photo à titre d'illustration