Parc des sports de Treichville, samedi 14 septembre 2019. L'aile gbagboïste du Front populaire ivoirien (Fpi) tient son premier meeting conjoint avec le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci). C'est un événement politique majeur : depuis la réconciliation entre les deux leaders, Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié, actée par leur rencontre bruxelloise du 29 juillet, c'est la première fois que leurs deux formations politiques tiennent une manifestation d'envergure.
L'enjeu n'échappe à personne : la présidentielle d'octobre 2020 n'est plus tellement loin, et l'opposition, si elle entend déboulonner le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), parti unifié, doit former un groupe compact et solide. Dans l'assemblée, beaucoup s'attendent, en toute logique, à une célébration des retrouvailles entre les deux ex-rivaux, Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié. Sauf que dans sa prise de parole, le secrétaire général du Fpi, Assoa Adou, ne joue pas les thuriféraires de l'octogénaire président. Il parle « réconciliation » et « pardon » dans un discours davantage dirigé vers Alassane Ouattara. « C’est le lieu de rappeler au président Alassane Ouattara, au Rdr (son ancien parti) et à ses alliés au sein du Rhdp (parti au pouvoir) que leur chaise au rendez-vous du pardon, de la réconciliation et de la fraternité, est vide », affirme le socialiste, porteur d'un message de son mentor en liberté conditionnelle en Belgique. « Nous les attendons », insiste Assoa Adou.
Le Fpi de Laurent Gbagbo est demandeur d'une discussion avec le camp présidentiel et ne s'en cache pas. Cet appel du pied n'est pas le premier. Sa particularité : il intervient à un moment où les contacts entre les camps Gbagbo et Ouattara, établis naguère, connaissent un coup d'arrêt.
Petite histoire des contacts. Selon nos informations, au premier semestre de 2019, le Fpi de Laurent Gbagbo a adressé une correspondance à Alassane Ouattara, président de la République...
Politique nationale/ Révélations sur des contacts entre les camps Ouattara et Gbagbo