Dans moins de cinq jours, les ivoiriens seront appelés aux urnes pour voter "NON" ou "OUI" à la nouvelle constitution proposée par le président Alassane Ouattara.
Dans un pays ou le taux d'analphabétisation atteint les 50%, c'est sur que la majorité de ceux qui vont voter pour le OUI ou pour le NON n'auront rien compris au texte fondamental et ne comprendrons pas leur choix, du moins, à cause de leur bord politique.
« Je ne peux pas vous dire, aujourd’hui, que le peuple a suffisamment compris le contenu et le fondement du texte qui leur est proposé» a indiqué l'avocate Françoise Kaudjhis-Offoumou à la tribune de l'AIP, recommandant cependant aux électeurs de bien cerner ce qui leur est soumis avant d’aller voter.
Et elle n'a pas tort. Les politiques, comme à l'accoutumée, préfèrent expliquer en global (comme le disait quelqu'un). Tantôt "la nouvelle constitution est bien pour les femmes" ou "c'est pour la génération future" ou encore "cela va éviter des conflits", c'est bien beau tout cela mais on ne comprend toujours rien.
Alors question, pourquoi ne pas faire une émission à la télévision nationale, avec des experts (nouveau mot ivoirien), pour expliquer de fond en large les nouveaux textes de la loi ivoirienne qui contient 50 chapitres et 184 articles?
La redevance télé coûte à chaque ménage 2000 FCFA, ce qui pourrait bien faire un marché de deux jours, alors pourquoi laisser la population dans le flou total?
Récemment le président de notre Assemblée nationale, Guillaume Soro a invité deux têtes de l'opposition à savoir Affi N'guessan (FPI) et Mamadou Koulibaly (LIDER) à débattre en direct à la télé. Cette initiative ne serait pas du goût de la présidence ivoirienne qui aurait enjoint le PAN de ne faire aucun débat. Voudrait-on masquer quelque chose qui aurait pu être dévoilé par les débats houleux et passionnés de nos politiques ?
A bien comprendre, la Radio Télévision Ivoirienne (RTI) qui coûte cher au contribuable préfère diffuser, en direct s'il vous plait, un meeting du pouvoir pour le OUI, au lieu de mieux informer ceux qui devaient en être les premiers bénéficiaires.
Les citoyens s’expliquent difficilement cet état de fait. Et cette attitude donne sans nul doute raison à ceux qui élèvent la voix pour dénoncer la volonté du pouvoir de faire passer coûte que coûte le projet de la nouvelle Constitution comme un suppositoire.
Alors si vous allez voter le 30 octobre prochain, demandez-vous à l'ivoirienne: "J'ai compris quoi dedans même?. Et faites votre choix en fonction...
Ahopol
Photo à titre d'illustration / La Régie de la RTI