Des agents de l’administration pénitentiaire et des experts en droits de l’Homme, ont été formés ce lundi 20 février 2023 sur l’assistance aux personnes victimes du VIH.
L’ONG Enda Santé, à travers son programme Auxilium legalis, a initié un renforcement de capacités à l’intention de ces acteurs des droits de l’Homme sur les questions d’assistance juridique aux personnes hautement vulnérables au VIH Sida et à la tuberculose.
Pour faire baisser le taux de séroprévalence en Côte d’Ivoire et inverser le regard des populations en direction des personnes vulnérables et atteintes du Sida, en l’occurrence les personnes usagères de drogue, les travailleuses du sexe, les transgenres, l’Ong Enda Santé a organisé cet atelier.
Pendant une semaine, les agents pénitentiaires et des experts dans le domaine des droits de l’Homme, réunis à Grand-Bassam, cité balnéaire située à 40 Km au Sud-est d’Abidjan, seront formés sur les techniques managériales et de leadership pour faire améliorer les politiques en faveur de l’assistance aux personnes vulnérables atteintes de maladies telles que le VIH Sida et la tuberculose.
« Nous voulons contribuer à faire baisser tout ce qui est obstacle, discrimination, dans la prise en charge des personnes hautement vulnérables dans la lutte contre le VIH et la tuberculose », a déclaré Dr Éric Kouamé, directeur de programme à Enda Santé.
Il justifie cette initiative par le fait que la séroprévalence connaissant une baisse progressive en Côte d’Ivoire, il demeure toutefois une forte concentration au niveau de certains types de populations, à savoir les consommateurs de drogues, les personnes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, les travailleuses du sexe.
Il s’agit alors pour le directeur programme d’Enda santé de faire des interventions inclusives qui permettent de toucher cette cible afin d’atteindre les objectifs de Lutte contre le Vih et autres maladies infectieuses.
L’intérêt du renforcement des capacités de ces acteurs, selon le représentant d’Enda Santé, est de faire en sorte que les directions des affaires juridiques qui prennent part à la formation soient mieux sensibilisées sur la problématique du VIH Sida au sein des populations et puissent adresser des questions liées aux droits humains de ces personnes, notamment l’accès aux soins dans le cadre de la lutte contre la maladie.
Dr Fulgence Eboumou qui a fait l’état des lieux de contexte épidémiologique lié au VIH Sida en Côte d’Ivoire, a mentionné qu’au titre des nouvelles infections enregistrées en 2022, ce sont 4886 dépistées positives soit 61%, contre 3066 hommes, soit 39%.
Parmi ces chiffres, l’on dénombre 3,6% qui sont des usagers de drogue, 13,83% des homosexuels, 18,54% des travailleuses du sexe et 23,60% des transgenres. Le nombre de personnes vivant avec le VIH dans le pays est estimé à 401.646.
Ces statistiques, dira-t-il, sont à l’actif des femmes qui fréquentent en majorité les structures sanitaires contrairement aux hommes. Ce qui permet un dépistage précoce et un meilleur traitement de ces maladies.
Quant aux personnes vulnérables, il a fait le plaidoyer qu’elles bénéficient de conditions au plan juridique afin d’avoir accès aux soins et que des agents de santé soient formés à leur prise en charge afin de réduire les nouvelles infections liées au VIH.
M. Rodrigue M’buana, sera le consultant chargé du renforcement des capacités des acteurs des droits de l’Homme sur le management et la coordination des politiques liées à l’assistance à apporter aux personnes vulnérables dans la lutte contre le VIH et la tuberculose, pendant la formation, du 20 au 25 février 2023.
AP/APA
Près de 4.900 nouvelles infections au VIH en 2022 (ONG)